Cela fait déjà un mois que nous sommes rentrés du Japon, et il est vrai que je n’ai toujours pas fait le bilan de ce troisième séjour sur l’archipel. On ne va pas se le cacher, je serais bien resté plus longtemps. Mais comme on dit : « il faut savoir revenir pour pouvoir repartir ».
Je suis donc parti cette année avec mon neveu Tristan, avec qui j’ai déjà voyagé en 2017. Pour la petite histoire, avant même ce premier voyage, nous nous étions dit qu’il faudrait qu’on aille un jour à Hokkaidō pour le Yuki Matsuri.
C’est désormais chose faite !
Le voyage était prévu comme suit : 10 jours “pleins” sur Hokkaidō, puis retour sur Tōkyō pour 4 jours, sachant qu’on redécollait le soir. J’ai déjà dit tout l’amour que je porte à la capitale japonaise, il va donc de soi que chaque voyage se termine, dans la mesure du possible, dans la mégapole. Là-dessus, il faut ajouter les deux jours de transfert, le 3 mars vers Hakodate et, initialement, le 14 pour le retour vers Tōkyō.
Je ne vais certainement pas vous faire un bilan exhaustif de ce voyage, cela prendrait beaucoup trop de temps. Si tout n’a pas été à la mesure de nos attentes, ce qui est tout à fait normal, nous n’avons jamais été “vraiment” déçu.
Bien entendu, je ne peux pas parler au nom de mon neveu, mais je ne pense pas trahir sa pensée en disant que lui aussi a passé un excellent séjour.
Vous vous en doutez, partir au Japon coûte de l'argent, c'est pourquoi je ne peux pas partir chaque année, sinon je le ferais ! Comme je l'ai évoqué en 2023, entre le transport pour y aller et sur place, l’assurance, le logement, la nourriture, les loisirs et visites... ce n’est pas négligeable, et je suis privilégié de pouvoir y retourner. Mais cela demande des sacrifices, j'économise, je fais des choix...
Je calcule tout en amont, du moins j'essaie de prévoir. Je crée un tableau où j'arrondis au supérieur, ce qui me laisse une marge, j'y mets le transport, les déplacements (utile pour savoir si un JRP est nécessaire), les visites, le coût des repas quotidiens, l'hébergement bien sûr, l'argent sur place... Car, quoiqu'on puisse lire sur certains sites, le Japon reste le pays du cash, certains restaurants ou magasins de souvenirs refusent même la carte bleue, et si vous payez avec une Visa Classic, comme moi, vous aurez des frais, pensez-y.
Pour ma part, je prends toujours une option internationale pour le séjour, au cas où. Cela me coûte 4€, mais je n'ai plus de frais de ma banque, même si je recharge ma Suica dématérialisée. Cela m'a bien été utile cette année, vu que je me suis un peu lâché. C'est la première fois où 1) je dois retirer de l'argent au distributeur et 2) où je reviens avec... 25 yens seulement. Même la Suica était vide...
Certes, je ne prends que des vols directs, mais je trouve que, depuis le Covid, il n'y a plus beaucoup de différence entre les vols avec escale(s) et, franchement, 14 heures dans un avion, cela me suffit... Si j'essaie de ne pas mettre des sommes affolantes dans le logement, je ne cherche pas le moins cher non plus, l'emplacement, la présence du Wifi, d'une machine à laver... sont pour moi essentiels.
Je ne renonce à aucune visite, car je ne suis pas à 1 000 yens prêts pour un temple ou un château. Je prévois large pour les repas, environ 3 000 / 3 500 yens par jour, sachant que je ne déjeune pas vraiment, prenant un encas dans un Konbini si j'en ressens le besoin, et que je ne vais au resto qu'une fois par jour. Les prix ont augmenté, mais, parfois, c'est la boisson qui accompagne le repas qui revient le plus cher... J'exagère à peine...
La nourriture fait également partie du voyage
Nous sommes partis de Roissy le samedi 1er février au soir. Ce n’était pas le choix d’origine, car nous devions dormir à l’hôtel (plus pratique) et décoller le dimanche matin, mais Air France a modifié, le bon mot serait “annulé”, notre vol... Nous avons donc dû changer quelque peu nos plans.
Personnellement, je ne suis pas fan d’Air France, je les trouve assez cher et les services rendus ne sont pas ce qui se fait de mieux, en comparaison des compagnies japonaises bien entendu, mais les horaires nous convenaient.
Attention, ce n’est que mon avis, mais payez 50€ par trajet pour avoir un siège duo où, finalement, vous n’avez pas plus de place qu’ailleurs (bon, je mesure 1,90 mètre...), ce n’est pas rentable, d’autant que les nôtres, à l'aller, avaient des problèmes et qu’on ne pouvait pas les incliner... Pratique quand le voisin de devant veut dormir et que vous vous retrouvez à 15cm de l’écran... Ajoutez à ceci, les 81€ à débourser si vous souhaitez une valise en soute supplémentaire (je ne parle pas des différents forfaits que tout le monde pratique désormais, mais bien d’une 2e valise en soute). Je vous invite également à lire les petits paragraphes de l’assurance multirisques qui, comble quand on voyage dans un pays comme le Japon, ne prend pas les catastrophes naturelles en compte. Certes, elle est moins chère que d’autres, comme Chapka, mais il vaut mieux y regarder à deux fois.
Petite parenthèse en ce qui concerne l’assurance. Selon votre carte de paiement, vous n’aurez pas à en prendre, mais sachez que la carte bleue Visa Classic, qui me suffit largement au quotidien, ne couvre rien, ou presque, en cas de voyage, d’où la nécessité de prendre une assurance de voyage.
Aéroport Paris-Charles de Gaulle
Aéroport international de Tokyo-Haneda
Nous avons principalement logé dans des Airbnb, à des prix vraiment attractifs, il est vrai, avec, en moyenne 60€ pour deux par nuit. Toutefois, quand l’occasion s’est présentée de “changer de crèmerie” et d’aller à l’hôtel, nous n’avons pas réfléchi. Certes, le Airbnb est pratique, mais certains ne valent pas le confort hôtelier, surtout au niveau de la literie, du linge de toilette...
En amont, je conseille de prendre des locations avec annulation gratuite et, ainsi, vous aurez toujours la possibilité de changer d’avis. Si vous souhaitez quitter un Airbnb en cours, vous perdrez de l’argent, donc réfléchissez-y. De même, mettez toujours l’hôte dans la boucle avant d’annuler, c’est plus poli et évitera les déboires de remboursement.
De notre côté, cela s’est très bien passé lorsque nous l’avons fait à Sapporo et, au vu de la demande, l’hôte a certainement réussi à le relouer pour les jours restants.
Nous avons choisi de prendre un Japan Rail Pass de 14 jours.
Comme je le dis toujours : calculez !
Dans notre cas, cela valait le coût, même si le Pass est, quand même, à 80 000 yens (soit un peu plus de 500 euros lors de l’achat). Sans lui, nous aurions, rien que dans les trajets inter-urbains, dépensé 95 000 yens. Certes, ce n’est pas une somme extraordinaire, mais ajoutez à ceci certains trajets intra-urbains, comme avec la Yamanote line de Tōkyō, et vous aurez une "petite" économie de plus de 100 euros.
La Suica nous a énormément servi également, ne serait-ce que pour les trajets en métro, tramway et en bus sur Hokkaidō. Pour ma part, je ne prends plus la carte physique, mais la version en dématérialisée sur l’iPhone, très pratique, rechargeable en ligne, mais aussi aux automates (et utilisable même sans batterie, selon les modèles de téléphones). Mais attention au frais, lorsque vous la rechargez, puisque vous payez en yens.
Sachez que si, comme nous, vous choisissez de ne prendre que le train ou les bus à Hokkaïdō, l’accès à certains lieux sera difficile, voire impossible. Toutefois, les villes les plus importantes de l’île sont bien desservies. À voir si la location d’un véhicule est plus rentable pour vous.
De même, si vous avez le JRP, pensez à réserver vos places dans les Shinkansen et autres Limited trains. C’est simple et efficace, que ce soit à un guichet JR ou au distributeur (il suffira d’entrer votre numéro de passeport et de scanner votre Pass).
Nous avons parcouru environ 3 500 kilomètres en train, en ne comptabilisant que les trajets interurbains. Nous avons également bien marché, avec une moyenne de 18,37 km quotidiens, sachant que nous avions pas mal de transport, au final.
J'adore les trains japonais
Arrivés à Tōkyō le dimanche soir, nous avons choisi de dormir dans un hôtel Ibis Style du quartier de Ginza, avant de prendre le Shinkansen le lendemain matin pour Shin-Hakodate, puis le Local train pour Hakodate.
Hakodate
Nous y sommes restés 2,5 jours, ce qui, à mon avis, suffit largement. Nous avons ainsi pu visiter les principales attractions de la ville, comme le fort de Goryōkaku (五稜郭), théâtre de la bataille d’Hakodate et inspiré de la forteresse de Lille (n'hésitez d’ailleurs pas à visiter le bureau du Magistrat d’Hakodate, qui a été reconstruit en 2010), la tour qui domine ledit fort, le mont Hakodate, épopée sur laquelle je vais revenir plus bas, le sanctuaire Hakodate Gokoku-jinja (函館護国神社), l'ancien hôtel de ville (旧函館区公会堂) et sa façade dorée, les entrepôts de briques rouges... Beaucoup de ces lieux sont dans le Guide vert de Michelin, chose dont s'enorgueillit la ville via des panneaux. Je conseille aussi le Omoriinari-jinja (大森稲荷神社), petit sanctuaire ne payant pas de mine, mais superbe sous la neige...
Goryōkaku, entrepôts de briques rouges, ancien hôtel de ville et Omoriinari-jinja
Nous en avons également profité pour visiter le Parc quasi national d'Ōnuma (大沼国定公園) où nous avons fait une randonnée. Cela a été un excellent moment et une franche rigolade, vu que le chemin, que nous avons perdu un moment, était invisible, au vu de la neige, et que les seuls touristes que nous y avons croisé ont abandonné en cours de route. Nous avions prévu de pousser en train jusqu’à Mori, mais nous avons choisi de ne pas le faire. L’arrêt de ¾ d’heure du train à l’aller, toujours à cause de la neige, et la fatigue, ayant eu raison de notre volonté. Nous sommes donc rentrés à Hakodate... où le temps avait, entre-temps, viré au mini-blizzard...
Une sacrée promenade...
Pour en revenir à notre escapade sur le mont Hakodate (函館山). Lorsque nous sommes arrivés dans la ville et après avoir déposé nos affaires, nous cherchions quoi faire. Il faisait beau, entendez par là que le temps était clément, et l’idée m’est venu d’aller jusqu’au sommet du mont pour profiter de la vue sur la ville... Cela n’a pas été la meilleure idée du séjour : il faisait nuit, il n’y avait pas d’éclairage, la neige recouvrait tout... Mais, là aussi, un excellent souvenir, surtout quand la neige s’est mise à tomber une fois au sommet et qu’on ne voyait plus rien... La descente a été pittoresque et votre serviteur est tombé sur le c... sans gravité, heureusement...
En haut de la montagne...
Sapporo
Nous avons rejoint Sapporo en Hokuto. Si vous suivez le blog, vous savez que la ligne Shinkansen ne verra pas le jour avant 2038... Si le trajet est plus “brinquebalant”, il est quand même agréable.
Je fais, encore, une parenthèse, pour parler des touristes chinois. Vous comprendrez vite pourquoi. S’il y a beaucoup de touristes au Japon, avec un record de 36,9 millions de visiteurs étrangers en 2024, soit 47,1 % de plus que l’année précédente (source : Nippon.com), les chinois ont été 7 millions à arpenter l’archipel. Ce n’est pas mon premier voyage et j’en ai beaucoup vu, mais, à vrai dire, jamais autant qu’à cette période, surtout à Hokkaidō où nous n’avons presque jamais croisé d’occidentaux. J’en parle ici parce que ces touristes ne réservent jamais de siège dans les trains. Au Japon, votre billet est “divisé” en deux, le billet en lui-même et la réservation de siège qui fait un peu grimper la note. Si vous avez le JRP, pas de problème (à condition de bien prendre ses billets en amont, selon le trajet), mais les touristes chinois ne le prennent pas. Donc, il n’est pas rare d’en croiser dans le train à des places réservées, jusqu’au moment où le voyageur arrive, ou non réservées (auquel cas, selon la voiture, ils peuvent se faire “dégager” par le contrôleur) et tout le voyage vous pourrez assister à un manège entre le wagon et l’entrée de celui-ci où s’agglutinent les malheureux qui n’ont pas trouvé de siège. J’ai trouvé cela assez déroutant au début, mais on s’y habitue.
Bref, nous voici à Sapporo, capitale de l’île et cinquième ville japonaise en nombre d'habitants. Notre Airbnb était un peu excentré, mais rien de grave. Si nous y sommes allés pour le Yuki matsuri, le fameux festival de la neige, le but était aussi de visiter d’autres villes.
Si nous avions prévu 7,5 jours à Sapporo, nous n’en avons fait que 6,5 finalement. Nous avons préféré repartir le 13 mars pour deux raisons : 1) Nous avions fait ce que nous voulions et si visiter la Vallée de l'enfer de Noboribetsu (登別地獄谷) aurait été une option, y aller était encore contraignant, et 2) nous avions un autre projet de visite qui, pour ma part, l’emportait largement...
Ce voyage à Sapporo était donc l’occasion d’assister au 75e Festival de la neige, le fameux Sapporo Yuki Matsuri (さっぽろ雪祭り), bien entendu. Il s’agit du plus grand, et du plus connu des festivals de la neige japonais. Chaque année, toutes les chaines de télévision en parlent, même en France. On s’attendait donc à quelque chose de grandiose. Et, en effet, les sculptures de neige géantes valent largement le coup d’œil, celles de glace à Susukino sont, pour la plupart, impressionnantes également, l’ambiance y est, surtout avec les mappings vidéo (voir mes reels sur Instagram ou Facebook), la tour de Sapporo dominant le parc Ōdori, mais il y a tellement de monde qu’il est difficile de réellement en profiter. Je crois, et ce n’est que mon avis, que le festival de Sapporo est, comme toute attraction majeure me direz-vous, victime de son succès. On n’y avance pas, c’est bruyant et on s’attend toujours à mieux. Cela ne nous a pas empêché d’y retourner plusieurs fois, d’autant que l’hôtel que nous avons pris, suite à notre déménagement, était à quelques pas de là… Je l’ai fait, je suis content, mais je ne retournerai pas à Sapporo pour cela… Au final, si ce n’est pas du tout du même niveau, j’ai préféré le petit festival d’Asahikawa, moins bondé et où les sculpteurs travaillaient encore leur œuvre.
Sapporo Yuki Matsuri
L’autre “attraction” que j’attendais le plus, et je n’ai pas été déçu, était le fameux cimetière de Makomanai Takino (真駒内滝野霊園), conçu par l’architecte Tadao Ando. Dépaysement garanti avec ses Moaïs, sa réplique de Stonehenge, et, bien entendu, son Daibutsu en béton... Mesurant plus de 180 hectares, il est gigantesque et parsemé de statues en tout genre. Vous ne regretterez pas votre visite, d’autant qu’avec la neige, il est encore plus insolite. Il y en avait tellement qu’on ne voyait plus les tombes, car n’oublions pas qu’il s’agit d’un cimetière avant tout... Sachez que vous devrez prendre le bus pour y aller. Au retour, nous nous sommes arrêtés pour voir un autre Bouddha, celui du Sharizan Butsugan-ji, mais les photos y sont interdites.
Makomanai Takino et le Bouddha couché du Sharizan Butsugan-ji
Nous avons visité d’autres endroits à Sapporo, vous trouverez la liste sur ma carte My Maps (quand je l’aurai mise à jour), mais citons, le mont Moiwa (藻岩山) duquel il a fallu repartir car le temps se dégradait et que le téléphérique allait être arrêté. Ce qui ne nous a pas empêché de visiter la Pagode de la paix (札幌平和塔) qui se trouve non loin de là et qu’on peut voir du mont Moiwa d’ailleurs... une balade sous la neige, sur un chemin caché par celle-ci... La routine, quoi... ; Ensuite, amateurs de bières, nous ne pouvions manquer la brasserie de Sapporo et sa dégustation, une visite enrichissante, autant gustativement qu’intellectuellement ; le Parc Nakajima et le Iyahiko-jinja (伊夜日子神社) ; la tour de Sapporo, la JR Tower T38, qui se trouve être l'observatoire de la gare de Sapporo, divers temples et sanctuaires. Petit regret, ne pas avoir pu terminer la visite du Sapporo Fushimi Inari (伏見稲荷神社), car les marches étaient en train d’être réparées, mais la traversée des torii était sympa.
On n’a pas chômé, d’autant que, comme dit plus haut, nous avons également visité deux villes et un musée.
Le bureau de la préfecture, la brasserie de Sapporo, la tour de l’horloge, le Sapporo Fushimi Inari, le Retsureppu, le mont Moiwa, la pagode de la paix
Asahikawa
Considérée par le site Kanpai ! comme “la pâle petite sœur de Sapporo”, cela ne s’invente pas, Asahikawa mérite pourtant le détour... si vous y allez pour le festival, à vrai dire.
Comme nous étions venu pour celui-ci, nous nous sommes plus ou moins concentrés dessus, même si nous avons visité le magnifique Kamikawa-jinja (上川神社).
Certes, le Asahikawa Fuyu Matsuri n’est pas du tout du même niveau que le festival de Sapporo, mais nous y avons passé un excellent moment et les sculptures de glace étaient vraiment sympas, avec des sculpteurs qui venaient de loin, de Chine ou de Thaïlande... voire d’Australie ! Si vous y allez, ne manquez pas la partie sur la rive de la rivière Ishikari, vers Asa-Bashi, où se trouvent les sculptures de neige et les yatai (les stands de nourriture), nous y avons goûté d’excellentes bières artisanales et, pour ma part, un très bon Okonomiyaki (お好み焼き) dans sa version d’Hiroshima... où la bonite ne gâchait pas tout (je n’aime pas cela).
À noter que la ville détient le record de température négative du Japon, avec un joli -41° en 1902...
Otaru
À quelques encablures de Sapporo, la petite ville d’Otaru est connue pour son canal. Là encore, nous y allions pour cela, donc, hormis le Sumiyoshi-jinja (住吉神社) et le centre-ville, nous n’avons pas vraiment visité la ville. Même si nous sommes tombés au bon moment devant la Otaru Steam Clock, cadeau de la ville de Vancouver à Otaru et copie de la Gastown Steam Clock, construite en 1977 par l'horloger canadien Raymond L. Saunders.
Bref, le Yuki Akari no Michi se déroule principalement autour du canal de la ville, où des lanternes de glace illuminent le parcours. C’était vraiment, sympa, hormis l’épisode de grêle de la fin d’après-midi... Nous en avons également profité pour faire un tour sur le port.
Shiraoi
On ne peut pas aller à Hokkaidō sans vouloir en apprendre plus sur les Ainu. Et quoi de mieux que Upopoy pour cela. J’ai déjà écrit un (trop) court article sur le peuple autochtone de l’île et je trouve leur culture fascinante. Certains n’hésitent pas à dire que la politique japonaise envers cette ethnie était purement et simplement un génocide ethnico-culturel. Et je suis bien d’accord.
La visite du Upopoy National Ainu Museum and Park (ウポポイ) ne pourra pas vous laisser indifférents. Vous y apprendrez énormément de choses sur la culture, les traditions et la religion de ce peuple, mais également sur les brimades qu’il a subi de l’état japonais. C’est fort instructif, croyez-moi.
Nous avons été très bien accueillis et, même si cela n’était pas prévu, nous avons pu assister à une démonstration de Mukkuri (ムックリ), la harpe buccale ainu, et à une berceuse. C’était vraiment sympathique. D’autant, qu’apprenant que nous étions français, la femme qui nous a reçu s’est mise à chantonner “Les Champs-Élysées”, de Joe Dassin. Une bonne expérience.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site officiel.
Retour à Tōkyō
Comme dit plus haut, finalement, nous sommes rentrés à Tōkyō, le 13 février, soit une journée plus tôt.
Si vous suivez le blog et la page Facebook, vous connaissez ma passion pour l’Histoire féodale japonaise et ses châteaux. Et quel est le Trésor National le plus proche de la capitale ? Celui de Matsumoto. Bon, il est quand même dans la préfecture de Nagano, donc il faut compter 2 h 30 de train pour y aller... Donc, à la base, et parce que je ne voyage pas seul, j’avais plutôt proposé à mon neveu d’aller observer le Mont Fuji et sa parure neigeuse. Nous en avions fait l’ascension ensemble en 2017, mais en septembre... Autant dire que la neige était absente... De même, en 2023, j’avais visité plusieurs spots pour le voir, sans succès. Donc, l’occasion était trop belle...
Nous sommes donc allés à Fujiyoshida et au lac de Kawaguchi, le 14 février.
Sachez, si vous prenez le JRP, qu’il ne couvre pas toute la distance et que le trajet couvrant Ōtsuki à Fujiyoshida et Fujikawaguchiko est assuré par la compagnie Fujikyu. Que vous preniez le Fuji Excursion ou un Limited Express train, il vous faudra débourser un supplément. Nous avons choisi la deuxième méthode, avec un arrêt à Ōtsuki pour prendre la Fujikyuko Line et son vieux train rouge.
Au portail, si vous avez un JRP, vous devrez le passer avant votre Suica. Et ce, à l’aller comme au retour. Si vous n’avez pas de JRP, il vous faudra acheter un billet à l’automate ou auprès de l’agent.
Ce fut la journée “clichée”, avec des vues de la Pagode de Chureito, du centre-ville de Fujiyoshida, sans oublier les sanctuaires Arahama et Fujisan Simomiya Omuro Sengen, vieux de 700 ans et classé.
Nous avons ensuite fait le trajet à pied jusqu’au lac de Kawaguchi, en passant devant le fameux Lawson... avant de rejoindre la gare et de rentrer. Le lac n’était pas vraiment à la hauteur de nos espérances, heureusement que nous n’étions pas venus que pour cela... Mais voir le mont Fuji se refléter, cela vaut le coup !
Nous avons passé une excellente journée ensoleillée.
Le lendemain, levé à 5 h 45, pour Matsumoto et son château. Franchement, si vous avez la possibilité de le faire, n’hésitez pas. L’entrée n’est pas excessive, la visite est fort instructive et le Tenshu (si vous ne connaissez pas ce terme, je fais de l’auto-promo en vous invitant à lire mon article sur le sujet) magnifique avec sa couleur noire qui lui vaut son surnom de Château du corbeau (烏城 / Karasu-jō).
C’était mon premier Trésor national, j’en visiterai, normalement, trois autres lors de mon prochain voyage. J’écrirais certainement un article sur cette visite, comme je l’ai fait pour Odawara-jō, Nijo-jō, Kōkyo (où se situait le château d’Edo) et Heijō-kyō (même si ce dernier n’est pas un château).
Il y avait quelques travaux au niveau du pont, et les douves étaient en train d’être draguées, mais cela ne gênait en rien la visite... juste les photos. Comme nous l’avons fait en journée, nous n’avons pas pu assister au mapping vidéo, mais il aurait fallu dormir sur place pour cela. En repartant, nous en avons profité pour visiter le Matsumoto-jinja (松本神社), le Yohashira-jinja (四柱神社 ) et la sympathique rue commerçante Nawate-dōri (なわて通り商店街) où se trouve un objet digne de Naruto, servant pour le Matsumoto Frog festival (松本かえる祭り), qui se déroule en juin.
Le reste du séjour s’est déroulé dans la capitale japonaise où nous sommes retournés sur des lieux que nous connaissons déjà par cœur, mais que nous apprécions, comme le Sensō-ji, mais de soir pour 1) éviter la foule et 2) profiter des éclairages nocturnes, le parc d’Ueno et ses multiples temples et sanctuaires, Shinjuku, Shibuya, Akihabara... Bref, une fin de voyage comme je les aime.
Nous en avons également profité pour aller faire un tour au Oedo antique market, qui se tient deux fois par moi, près de la gare de Tōkyō (voir le site en anglais). Si vous le pouvez, n'hésitez pas à visiter ces brocantes, vous y trouverez des perles, comme des Kokechi à 1 000 yens, des éventails, des Noren... J'y ai même vu des armures, des sabres, beaucoup de Tsuba, et, chose étonnante, des objets ressemblant fortement à des vases de l'époque Yaoi. Certains objets sont, bien entendu, hors de prix et précieux. Si vous n'allez pas au Japon, pas de soucis, Mr Japanization vous propose de superbes items dans sa boutique Tipeee.
Après une dernière balade à Ueno, nous avons décollé le 18 février, au soir, de Haneda. Nous sommes arrivés bien avant les 3 heures conseillées par Air France, ce qui nous a permis de nous balader dans Edo Ko-Ji, qui propose une sélection de restaurants et de boutiques de souvenirs.
Comme à chaque fois, revenir à la réalité... travail, vie quotidienne... a été très dur... Comme évoqué, j’ai passé un excellent séjour, comme d’habitude, et serais resté bien plus longtemps, mais ce n’était pas possible. Des regrets ? Pas vraiment. C'est mon 3e voyage et je sais bien qu'on ne peut pas tout voir, tout visiter, au risque de ne pas profiter, au final. Je comprends les primo-touristes qui font un trip audacieux en 10 jours, ce n'est pas ma came... car 1) je sais que je vais y retourner et 2) ce voyage était déjà suffisamment intense pour 15 jours...
Je prépare actuellement le 4e voyage, consacré à l’Histoire féodale du Japon, mais, pour le moment, je bute sur le temps alloué à celui-ci... J’aimerais partir, au minimum, un mois, mais je ne sais pas si, en termes de logistique et de travail, ce sera possible... On verra bien !
Pour l’heure, j’ai plus de 4 000 photos à trier (APN et téléphone), sans compter celles de mon neveu. Hormis une ou deux, toutes celles de cet article ont été prises avec l’iPhone 13 Pro Max et m’appartiennent.
Ce texte a finalement dépassé le simple bilan... Merci aux courageux qui m’ont lu jusqu’au bout. À bientôt pour des nouvelles du prochain séjour !
En bonus, quelques photos du Sensō-ji et d'Asakusa en nocturne...
PHOTO DE COUVERTURE
Le Nikka bar, à Susukino (Sapporo) © Le Japon et moi - 日本と私 2025
TOUTES LES PHOTOS DE CET ARTICLE SONT LA PROPRIÉTÉ DE LE JAPON ET MOI.