[YouTube] Les ménagères japonaises en quête de devises

Ce reportage d’Arte, de la sérié Planète finance, de 2023 permet de (re)découvrir un pan de la société japonaise peu connu, celui des petites investisseuses. Ces ‘’Madame tout le monde‘’, qui contrôlent généralement les cordes du porte-monnaie de la famille, n’hésitent pas à investir dans des devises étrangères, pour certaines exotiques, comme le Real brésilien ou la Lire turque.

Le plus incroyable étant que ces spéculatrices, appelée ''Mme Watanabe'' (un nom de famille très commun au Japon) ou ‘’Kimono Trader’’, déterminées à tirer le meilleur parti de leurs économies durement gagnées, sont assez puissantes pour influencer les marchés du monde, en particulier les marchés des changes.

‘’À un moment donné, les ménagères japonaises ont commencé à gagner et à investir des sommes de fonds telles que leur commerce a commencé à influencer le marché mondial. Elles ont prouvé qu'absolument tout le monde peut réussir grâce à la persévérance et à la diligence.’’ analyse le site FXCL, dans un article de 2020.

Pour le site Medium, ‘’Mme Watanabe symbolise la quintessence de la ménagère japonaise et ces individus sont devenus une force formidable dans le monde du commerce des devises.’’, et de rappeler : ‘’Les actions de Mme Watanabe a eu un impact important sur la finance mondiale. Leurs décisions de négociation collective pourraient influencer les marchés monétaires et influencer les taux de change. Les institutions financières et les analystes de marché ont commencé à suivre de près leurs activités, reconnaissant leur potentiel à perturber le statu quo.’’.

Ce phénomène, connu depuis les années 1980, intriguait déjà les occidentaux. En 1984, le journal Le Monde notait déjà : ‘’Mme Watanabe qui, sous le couvert de l'un des prénoms féminins le plus répandu au Japon, représente l'archétype de l'investisseur privé nippon, a d'ores et déjà remplacé le dentiste belge à l'euro-pinacle de la clientèle particulière. L'exemple d'un établissement comme Nomura Securities est typique : sur une force de vente de 5 500 courtiers en valeurs mobilières, une équipe spécialisée de 1 500 femmes passent leurs après-midi à encourager les épouses au foyer japonaises à investir les économies de leur ménage dans une gamme de papier allant des bons du Trésor nippons ou américains aux actions des British Telecommunications en passant par les euro-obligations de tous les grands emprunteurs internationaux.‘’

En 2011, La Tribune indiquait : ‘’[…] Selon les dernières estimations de la Banque du Japon, les particuliers japonais détenaient 4.830 milliards de yens, soit 42,9 milliards d'euros de dépôts en devises en novembre dernier. Soit une hausse annuelle de 3 %, et le plus fort montant depuis 1999.’’.

Si l’éclatement de la bulle spéculative, au début des années 1990, et, plus récemment, l’augmentation des prix ou la faiblesse du yen, lui ont donné des frayeurs, Mme Watanabe est toujours là, prête à investir ses derniers yen...

RÉSUMÉ DE LA SÉRIE DE DOCUMENTAIRES

''Nébuleuse opaque de chiffres pour la plupart d’entre nous, le monde de la finance, en croissance constante, fait parler de lui lorsque les marchés connaissent des crises ou des crashs. Pourtant, cette "planète" inconnue, dominée par le désir et la peur, mérite toute notre attention. Que révèlent les fluctuations des cours du pétrole et des autres matières premières ? Pourquoi peut-on faire fortune en pariant sur la faillite d’une entreprise ? Que recouvrent les "obligations catastrophes", ces investissements risqués amenés à prendre de l’ampleur avec le changement climatique ? Nourrie de témoignages de traders et d’éclairages d’experts internationaux, cette ambitieuse série en six épisodes décrypte avec pédagogie les rouages et les paradoxes d’un grand casino virtuel où le cynisme est roi et qui influence profondément notre existence.''

OÙ LE VISIONNER

Disponible sur la chaine YouTube d'Arte jusqu’au 30 septembre 2026

POUR ALLER PLUS LOIN

En juillet 2024, le site Quantalys publiait une vidéo sur le retour en force du marché japonais, avec Kevin Rithi Net, responsable du Pôle Asie chez la Financière de l'échiquier. Impossible de mettre la vidéo en ligne, mais vous pouvez cliquer sur la miniature pour y avoir accès.

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