Récemment, un étudiant universitaire chinois de 27 ans vivant au Japon a été secouru à deux reprises en seulement une semaine sur le mont Fuji (富士山). La première fois, il a dû être héliporté depuis le sommet après avoir perdu connaissance lors d’une ascension hors saison. Quelques jours plus tard, il est retourné récupérer des affaires oubliées… pour tomber de nouveau malade près de la 8e station du sentier Fujinomiya, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Transporté sur une civière jusqu’à la 5e station, il a finalement reçu des soins sans que sa vie soit en danger.
Le mont Fuji est une montagne majestueuse, mais également redoutable, surtout quand on s’y aventure hors de la saison touristique. Les conditions climatiques y sont alors extrêmes : neige, froid intense, vents violents. Ces éléments peuvent provoquer hypothermie, épuisement, voire accidents graves.
De plus, les infrastructures indispensables comme les refuges ou les services de secours sont fermés ou très limités. Cela complique grandement l’assistance en cas d’urgence. Les sentiers deviennent glissants, parfois impraticables à cause de la neige et de la glace, et l’isolement des randonneurs hors saison allonge considérablement les délais d’intervention.
Les autorités japonaises déconseillent fermement toute ascension hors saison.
J’ai moi-même grimpé le mont Fuji en septembre 2017, donc en fin de saison officielle et de nuit. Cette expérience m’a montré que même durant la période autorisée, la montagne ne se laisse pas dompter facilement.
La nuit, les températures chutent rapidement, et la montée demande une bonne condition physique et une préparation rigoureuse. Il faut impérativement être bien équipé : bonnes chaussures, vêtements chauds, lampe frontale, nourriture et eau. L’affluence des randonneurs est importante, surtout quand on vise le lever du soleil au sommet, ce qui crée une ambiance à la fois unique et chargée. De plus, l’altitude, dépassant les 3 700 mètres, peut causer des difficultés respiratoires ou un mal aigu des montagnes, qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Dans le cadre du domaine skiable, en France, et ce depuis quelques années, les frais de sauvetage sont à votre charge. Il faut savoir que les communes, qui sont responsables de l’organisation des secours sur leur territoire, font le plus souvent appel à des sociétés privées. Selon Ski info, si votre sortie en ski hors-piste se termine malheureusement par un accident ou une blessure nécessitant l’intervention des secours, il vous en coutera aux alentours de 700 euros pour des secours hors-pistes situés dans des secteurs accessibles par remontées mécaniques. Par contre, le secours en montagne relève de l’État dans des zones d’intervention où celui-ci pallie l’incapacité de fait des communes d’agir. Ainsi, ces secours-ci restent gratuits.
Au Japon, même si la situation au mont Fuji devient de plus en plus surveillée, avec des droits d’accès, les secours restent gratuits pour le grand public. Il n’y a pas de pratique officielle de facturation des frais de sauvetage en cas d’accident ou de malaise en montagne. Donc, le second sauvetage de l'étudiant chinois, aussi idiot soit-il, sera à la charge de la préfecture de Shizuoka, puisque celui-ci a emprunté le sentier Fujinomiya.
Cela pose question, non ? Notamment dans le cas où la personne connait les risques du hors-saison, je trouverais logique de lui faire payer son sauvetage.
Pour finir, si l’ascension du mont Fuji est une aventure incroyable, il est vital de respecter les périodes recommandées pour gravir cette montagne sacrée. Tenter l’aventure hors saison expose à de sérieux dangers. Si vous envisagez de monter le Fuji, préparez-vous soigneusement, respectez les consignes officielles et ne sous-estimez jamais la puissance de la nature.
Fujisan et le fameux Lawson de Kawaguchiko © Le Japon et moi - 2025
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