Je suis toujours un peu méfiant lorsqu’il s’agit de sondages. La manière dont les questions sont posées, le contexte culturel des répondants, leur nombre et même la période de l’enquête peuvent influencer fortement les résultats. Mais lorsque l’échantillon est vaste et international, cela mérite tout de même qu’on s’y intéresse.
Une enquête réalisée par l’institut français Ipsos auprès de plus de 23 000 personnes dans 30 pays permet de comparer les niveaux de bonheur perçus dans le monde — et le Japon y occupe une position étonnamment basse. Selon cette enquête, seulement 60 % des Japonais se disent heureux, contre 71 % en moyenne dans le monde. Le Japon se retrouve ainsi 27e sur 30 pays, loin derrière l’Inde (88 %) ou encore la France, qui obtient un score de 73 % et se classe 15e.
Ainsi, parmi les Japonais interrogés, seuls 12 % se déclarent "très heureux".
Le sondage met aussi en lumière un pessimisme généralisé au Japon : c’est le pays où les répondants sont les moins nombreux à estimer que leur qualité de vie actuelle est bonne, et encore moins nombreux à penser qu’elle s’améliorera dans les cinq années à venir. Une forme de stagnation semble s’être installée, où l’avenir ne semble guère plus prometteur que le présent.
Parmi ceux qui se disent "pas du tout heureux", 64 % citent leur situation financière comme principale raison. Un quart des sondés évoquent aussi un manque de sens dans leur vie quotidienne. À l’inverse, ceux qui se disent heureux invoquent des motifs très humains : leur famille (41,1 %) et le sentiment d’être aimé (41,0 %) sont les deux premières raisons de leur bien-être.
Au final, même si les chiffres issus de ce sondage peuvent paraître alarmants, ils ne racontent qu'une partie de l'histoire. Derrière chaque statistique se cache une réalité quotidienne complexe, faite de petits bonheurs simples et de doutes persistants. Le bien-être ne se résume pas à des pourcentages, heureusement.
Photo générée par Intelligence Artificielle, réalisée avec ChatGPT, 2025.