Sanjūsangen-dō, le temple aux 1001 statues de Kyōto

Voici l'un des lieux qui m'ont le plus marqué lors de mon séjour en 2017 à Kyōto, le Sanjūsangen-dō (三十三間堂), situé dans le quartier de Higashiyama au nord-est de la ville. Bizarrement, il semblerait que ce temple bouddhiste, simple extérieurement, malgré sa beauté qui se révèle une fois à l'intérieur, soit assez peu visité par les touristes étrangers. Il est toutefois connu pour abriter pas moins de 1001 statues de Kannon, le Bodhisattva de la compassion que vous connaissez déjà, si vous avez lu mon article sur le Sensō-Ji. La plus grande représente Jūichimen Senju Kannon (十一面千手観音) aux yeux de cristal, sculptée en 1254 par Tankei, un célèbre sculpteur de l'ère Kamakura (1185-1333).

De chaque côté de cette imposante statue sont disposées cinq cents représentations à échelle humaine de la déesse, en bois de cyprès recouvert d'or. Les statues sont assez similaires en taille et en apparence, mais leurs traits faciaux, leurs bijoux et leurs vêtements sont tous uniques. Trente autres sculptures présentant les 28 saints serviteurs de Kannon, Nijūhachi Bushū, et les deux gardiens traditionnels des temples bouddhistes, Raijin (le dieu du tonnerre) et Fūjin (le dieu du vent) se trouvent disposées à intervalles réguliers.

Grand hall sacré de rite Shingon fondé en 1132, le Sanjūsangen-dō fut reconstruit entre 1251 et 1256, suite à un incendie. ''Sanjūsangen-dō'' signifie littéralement ''hall de trente-trois gen'' et vient de la distance entre les piliers qui le composent. Il s'agit de la plus grande structure en bois du Japon, où se dressent des figures sculptées. Son nom d'origine est Renge-ō-in.

LE SAVIEZ-VOUS ?

C'est ici que Miyamoto Musashi tua Yoshioka Denshichirō d'un coup de bokken, lors du deuxième duel l'opposant à l'école Yoshioka. Musashi avait déjà blessé gravement son frère, Seijuro. Le clan avait maintenant pour maître Yoshioka Matashichiro, le jeune fils de Seijuro, à peine âgé de 12 ans… que le Maître du sabre tua peu de temps après... Mais ceci est une autre histoire...

C'est un lieu absolument magnifique, toutes ces statues donnant un sentiment de paix, de sérénité, à votre visite. D'autant que vous êtes, bien entendu, pieds nus et silencieux. Eh oui, le Sanjūsangen-dō est un lieu de culte. Beaucoup de croyants viennent y prier, malgré le prix d'entrée (600 yens si mes souvenirs sont bons). La statue centrale de la déesse est juste à couper le souffle. Beaucoup plus grande que ses voisines et en position assise sur une fleur de lotus, elle dégage une aura de puissance, mais aussi, excusez-moi du mot, de zenitude...

CONCLUSION

N'hésitez pas à faire un crochet par le Sanjūsangen-dō si vous allez à Kyōto. Certes le Kinkaku-ji, le Fushimi Inari-Taisha ou le Kiyomizu-dera sont beaucoup plus impressionnants, mais ce temple dédié à Kannon ne vous laissera pas indifférent, croyez-moi.

CE QU'IL FAUT SAVOIR AVANT VOTRE VISITE

Les photos sont rigoureusement interdites à l'intérieur, donc, bien entendu, je n'en ai pas prises. Celles que vous trouvez dans cet articles proviennent de la page Wikipedia dédiée au temple. De plus, les 1001 statues de Kannon ont bénéficié d'une restauration de 45 ans... de 1973 à décembre 2017. Elles sont certainement encore plus belles que dans mon souvenir.

HORAIRES ET TARIFS ADULTES*

Tous les jours de 8h30 à 17 heures (du 1er avril au 15 novembre) et de 9 heures à 16 heures (du 16 novembre au 31 mars)
600 ¥

* SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS NON CONNUES PAR L'AUTEUR

SOURCES

wikipedia.org, kanpai.fr, persee.fr, kyototradition.com, lejapondekansaijin.fr

LES IMAGES DE CET ARTICLE, SAUF MENTION CONTRAIRE, SONT LA PROPRIÉTÉ DE ''LE JAPON ET MOI''