Le nombre d’habitants de nationalité japonaise était de 122,42 millions au 1er janvier 2023, soit quelque 801 000 personnes de moins par rapport à 2021, selon un rapport du ministère des Affaires intérieures japonais.

Ce n'est pas un secret, cette baisse est régulière, même si cette diminution est la plus importante depuis 1968 et que, cette fois, les 47 préfectures sont concernées*. Pour relativiser un peu, de nombreux pays industrialisés observent un déclin de leurs taux de natalité. Toutefois, il y a matière à s'inquiéter.

En ce qui concerne les causes, il y en a beaucoup. Sachant que près de 30 % des citoyens ont 65 ans ou plus et que 2022 a vu moins de 775 000 bébés naitre, pour 1,5 millions de décès... A titre de comparaison, la France a enregistré 723 000 naissances, mais pour 70 millions d’habitants. Le Premier ministre Kishida Fumio (岸田 文雄) a annoncé en juin 2023 un plan de 25 milliards de dollars d’aide aux familles pour encourager le taux de natalité et a appelé à la mise en œuvre de mesures « sans précédent » pour stimuler la natalité. Une augmentation des allocations directes perçues par les parents, de l’aide financière pour l’éducation des enfants et les soins prénataux, la promotion d’horaires de travail flexibles et du congé parental pour les pères font partie des mesures avancées. Et ce dans un ultime effort pour enrayer le déclin démographique d'ici à 2030.

Shinjuku
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Mais cela ne suffira peut-être pas.

« La fécondité est un phénomène très complexe qui dépend de multiples facteurs. La réduire à des mesures financières serait une erreur », expliquait en juin 2023 la sociologue démographe Stéphanie Toutain à 20 minutes. L'auteur de l'article poursuivant : « Le Japon fait face à de nombreuses problématiques sur la natalité. La répartition traditionnelle des rôles est très figée dans l’archipel. D’après une étude du gouvernement en 2021, les Japonaises consacrent quatre fois plus de temps aux enfants et aux tâches ménagères que les hommes. Il est très mal vu et très difficile, à cause du manque d’options de garde, pour une mère de continuer à travailler. Ce qui explique que le Japon ait le plus fort taux de femmes de plus de 50 ans sans enfant dans l’OCDE, à presque 30 %. » (source)

Dans le même temps, la population des résidents étrangers dans le pays a augmenté de 289 498 personnes l'année dernière, pour atteindre 2 993 839 des habitants. L'Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale estime que les ressortissants étrangers représenteront 10 % de la population japonaise d'ici 2070.

*Seule Tōkyō a vu sa population augmenter en raison de l'afflux important d'étrangers dans la capitale, tandis que la préfecture d'Akita, dans le nord-est du Japon, a connu la plus forte baisse de population (1,65 %).

Lire l'article sur Kyodo news (ENG)

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