L’heure est au bilan. Ces 30 jours au Japon m’ont fait le plus grand bien. J’attendais depuis si longtemps... Et, même si je ne veux pas écrire un roman là-dessus, voici quelques points que je souhaite aborder.
Tōkyō était à l’honneur de ce séjour et, franchement, je ne le regrette pas.
Certains pourraient dire que, vu que je partais un mois, j’aurais pu visiter plus de villes, aller à Kyōto par exemple... Je répondrais que 1) pour reprendre cet exemple, j’y suis déjà allé en 2017 et que l’ancienne capitale impériale fera l’objet d’un nouveau séjour, mais j’y reviendrai plus loin, que 2) je souhaitais visiter au moins un lieu dans chacun des 23 arrondissements spéciaux et 3) surtout, ne pas courir. C’est l’avantage de partir en autonomie : ne pas dépendre de l’organisateur ou du guide. J’ai croisé plusieurs groupes, justement, et entendre dire à Tsukiji : ‘’Vous avez 20 minutes pour visiter le marché, top chrono’’... très peu pour moi... J’ai passé plusieurs heures au Sensō-ji et à Asakusa... Bon, un peu trop à vrai dire, mais quand on aime...
En ce qui concerne les villes visitées, il est certain que passer une seule demi-journée à Yokohama était insuffisant, mais le but premier était de voir le Gundam Dock et Chinatown, ce que j’ai pu faire. Idem pour Odawara où seul le château m’intéressait réellement.
J’ai vraiment aimé partir au mois de mars. Il n’y avait pas beaucoup de touristes, ceux-ci ayant commencé à arriver au début de la floraison des cerisiers. Bien entendu, ladite période de floraison est fantastique, pleine de couleurs, les gens sont souriants, et il y a des cerisiers partout, ou presque. Le moindre coin de rue peut être un spot... J’ai beaucoup de photos sur ce sujet, bien sûr, même si je ne suis pas le roi de la macro (vive le flou de bougé). En ce qui concerne le climat, même s’il y a eu de la pluie (certains jours cela pleuvait dru d’ailleurs, au point où je suis resté à l’appartement), le bilan reste positif. Il faisait beau et assez chaud, j’ai pris des couleurs, étant en tee-shirt la moitié du temps. Je ne regrette rien à ce niveau.
J’avais loué un appartement via Airbnb, préférant cela à un logement à l’hôtel. Sur ce point, chacun voit midi à sa porte. L’avantage sur ce séjour était l’emplacement, dans l’arrondissement de Bunkyō, à 2 minutes du métro et à 10 minutes de la gare JR d’Ōtsuka. Je pouvais aller où je voulais à partir de là. J’avais également choisi cet appartement pour d’autres raisons : la présence d’un lit (dormir 30 jours sur un mauvais futon, non merci), d’une machine à laver (d’autant que, faute de place dans la valise, je n’ai pas pu prendre toutes mes affaires ‘’jetables’’) et d’un Pocket-wifi. J’avais, par mesure de sécurité, pris un forfait international auprès de mon opérateur, mais uniquement en cas d’urgence (appel+sms+datas). L’utilisation de ce type d’appareil me permettait de ne pas avoir à vérifier les datas car, entre Maps, les mises en ligne sur les réseaux et le visionnage de films ou séries le soir, j’ai dû en consommer pas mal. L’inconvénient était l’appartement en lui-même... 15m2... Ce qui, même au regard des ‘’normes’’ japonaises, est très petit, d’autant qu’il était tout en longueur. Certes, je ne vivais pas dedans, mais cela relevait parfois du challenge pour aller prendre la douche ou aux toilettes (japonaises, mais tellement bien conçues que je ne pouvais pas fermer la porte... étant trop grand...).
De même, il était demandé aux guests de respecter le lieu et leurs voisins, ce qui est parfaitement logique. Ils auraient dû en informer ceux-ci... L’insonorisation n’est pas le fort des appartements japonais, je vous le confirme.
Il faut savoir que, depuis la modification de la loi japonaise sur les hôtels et auberges, entrée en vigueur en 2018, beaucoup d’hôtes ont dû arrêter leur activité. Ce qui a eu pour conséquence une diminution de l’offre, une difficulté accrue de trouver un appartement ‘’cochant toutes les cases’’ et, par conséquent, une augmentation des tarifs (ce type d’appartement m’aurait certainement couté deux fois moins cher avant 2018). Toutefois, l’hôte était sympathique et, bien que je ne l’aie jamais rencontré, ce qui est dommage, répondait dans la foulée à toute question.
J’ai bien marché, si j’en crois mon podomètre... 459,70 km sur 30 jours... et, même avec une marge d’erreur, cela reste une bonne moyenne journalière. J’ai essayé de ne pas dépendre des transports parce que 1) je préfère marcher ½ heure que prendre le train 5 minutes et 2) toute personne ayant pris la Yamanote ou le métro tokyoïte le matin me comprendra...
Toutefois, c’est beaucoup moins que ce que j’avais prévu... Ceux qui ont suivi le séjour le savent, j’ai vraiment été ennuyé avec mes pieds et ce tout du long. Je pensais avoir ‘’fait’’ mes chaussures de trail, mais cela n’était pas le cas et je pense, à postériori, qu’elles étaient trop étroites. Comme quoi, acheter de la marque et y mettre le prix n’est pas toujours la solution. Je suis dur au mal, les ampoules ne m’empêchaient pas de marcher, du moins jusqu’à un certain point, mais il va falloir se pencher sur cette question pour le prochain séjour.
J’ai mis l’accent sur les temples et sanctuaires, des parcs et jardins, des musées, des observatoires, des rues, voire des panneaux et du mobilier urbain... Utiliser les listes Maps était une bonne idée en soi, mais je n’ai pas pu me rendre dans la moitié du quart des lieux que j’avais ajouté... Loin de là... Il y avait certainement trop de points d’intérêt, ce qui, paradoxalement, m’a fait rater des endroits intéressants. Il va falloir repenser la méthode. Mettre moins de visites pour commencer... En parlant de Maps, il m’a causé quelques soucis. Premièrement, je devais sans arrêt calibrer la boussole de mon téléphone... il perdait le signal... vraiment galère, et, deuxièmement, il ne faut pas toujours s’y fier pour les horaires de train. Il m’en a même inventé... J’ai fini par vérifier sur JapanTravel. Pour revenir au premier problème, je n’arrive pas à déterminer si celui-ci vient de la puce GPS de mon téléphone ou du Pocket-wifi utilisé, vu que Maps utilise également le WIFI, donc les datas, pour vous localiser...
Je ne vais pas faire un bilan des visites, certaines feront l’objet d’articles sur le site je pense, mais j’ai adoré certains lieux, comme le Ushiku Daibutsu, impressionnant, le Engaku-ji à Kamakura que je n’avais pas visité la première fois, le Gundam de Yokohama bien sûr, le jardin japonais du Yamamoto-tei, le petit musée de l’Animation à Suginami qui, malgré un côté quelque peu désuet, était super sympa... D’autres m’ont déçu, comme le Hokusai Museum... Fan du travail de l’artiste, et de l’Ukiyo-e de manière générale, je m’attendais à mieux que deux salles à moitié vides, d’autant qu’il n’y avait pas d’exposition temporaire... Bref, avec autant de nouveaux lieux visités, il était obligé que certains ne me plaisent pas.
Partir au Japon demande un budget conséquent, quoi qu’on en dise, et que ce soit pour dix jours comme pour trente. Entre le transport pour y aller et sur place, l’assurance, le logement, la nourriture, les loisirs et visites... ce n’est pas négligeable. Je me sens quelque peu privilégié d’avoir déjà pu y aller deux fois, même si, attention, cela demande des sacrifices, de mettre de l’argent de côté. Je ne gagne pas des milles et des cents, mais je me contente de peu, et je vis seul, je ne pense qu’à moi donc j’y arrive plus ou moins tous les mois. Mais cela demande un peu de temps. Et je calcule tout ou presque. J’essaie au maximum de ne pas être pris au dépourvu (je déteste cela). Par exemple, pour les transports urbains et interurbains, j’avais prévu ¥40 000 et j’en ai dépensé un peu plus de 34 000. Idem pour la nourriture et les loisirs.
Au final, je suis revenu avec de l’argent qui me servira pour le prochain séjour, tant mieux. Je ne souhaite pas donner le montant total, car 1) il n’est aucunement représentatif, certains paieront plus car ils passeront par une agence de voyage, pour un séjour clé en main, ou dormiront à l’hôtel***, d’autres paieront moins car ils prendront un vol avec une compagnie low-cost et deux escales et séjourneront dans une auberge de jeunesse, que sais-je... et 2) cela ne regarde que moi à vrai dire.
Revenir à la réalité... travail, vie quotidienne... est dur... surtout après un mois à 10 000 kilomètres de chez moi... Hormis les quelques soucis évoqués (et encore...), ce séjour dans la capitale japonaise fut génial. Je reviens plein de souvenirs dans la tête, avec des anecdotes, des envies... et je n’ai qu’une hâte... repartir...
Deux séjours sont d’ores et déjà à l’étude. Le premier sera un trip châteaux/lieux historiques avec une quinzaine de villes prévues, dont Kyōto, Nagoya, Hiroshima, Himeji, Hikone, Gifu... 11 châteaux, dont 3 Trésors Nationaux et un Bien Culturel, 2 grands Bouddha, la plaine de Sekigahara, les Kofun de Sakai... Le deuxième est un vieux projet qui ressort des tiroirs : visiter l’île d’Hokkaido et surtout y aller pendant le fameux Festival de la neige de Sapporo (pour vous donner envie).
Les deux demanderont une organisation particulière. Pour le trip, il y aura beaucoup de déplacements en Shinkansen (le JR Pass sera obligatoire cette fois-ci, car, si mes premiers calculs sont justes, le coût inter-urbain sera supérieur à ¥100 000), deux logements minimum (Kyōto et Nagoya) pour les faciliter... Pour Hokkaido, bien entendu la période sera froide, très froide même, cela entrainera des achats supplémentaires, une logistique pour le transport à repenser (y aller en avion, en train ?) … Pour le moment, aucune date de prévue, même si j’aimerais assez repartir en 2025... On verra bien...
En attendant, il va falloir finir de trier les photos, créer les deux livres de voyage, un sur Tōkyō et un sur les autres villes visitées, les faire imprimer (ce qui demande un petit budget). Car avoir des photos sur son ordi, c’est bien, mais pouvoir feuilleter un livre de temps en temps, le montrer à ses amis, sa famille, c’est mieux. Bien entendu, les milliers de photos n’iront pas dedans, mais je vais pouvoir faire une jolie sélection. Ensuite, je songe à les mettre en ligne afin que, vous aussi, fidèles lecteurs, vous puissiez en profiter. Plus tard, j’aurai des articles concernant mes visites à écrire, mettre la carte du site à jour... Bref, j’ai encore du travail...
Comme d’habitude, je me suis laissé emporter par la prose... J’espère que ce ‘’petit’’ bilan répondra à certaines questions et, éventuellement, vous aidera à préparer votre propre voyage. Je suis, bien entendu, disponible par message privé si vous avez des questions.
Shibuya, le soir © Le Japon et moi - 日本と私 2023
TOUTES LES PHOTOS DE CET ARTICLE SONT LA PROPRIÉTÉ DE LE JAPON ET MOI.