Le Fushimi Inari-Taisha et ses torii par milliers

Beaucoup de personnes connaissent déjà Fushimi Inari-Taisha (伏見稲荷大社), ne serait-ce que par la myriade de photos de ses Torii rouges orangés qu'on peut trouver sur la toile. Le qualifier de ''beau'' n'est pas exagéré, car sa couleur est superbe, sans parler de ces milliers de torii sur les flancs de la montagne. Toutefois, ce n'est pas le seul sanctuaire à visiter, loin s'en faut.

Le sanctuaire Fushimi Inari-Taisha se situe dans le quartier Fushimi de Fukakusa, à Kyōto. Comme son nom l'indique, il est dédié à Inari, le Kami (divinité de la religion shintō) des moissons et de la fertilité. Mais ses domaines de compétences sont très variés et on peut également citer : la protection du commerce, dans les affaires, elle est également déesse de guérison, patronne des guerriers, forgerons, des acteurs, des théâtres, des prostituées, des pompiers et même des pêcheurs... et la liste ne s'arrête pas là. Avec environ 32 000 sanctuaires, ce Kami est l'un des plus honorés de l'archipel. Il est souvent représenté sous la forme d'un renard portant dans sa gueule la clef du grenier à riz ou une boule (perle) représentant l'esprit de la nourriture. Ce renard n'en est pas vraiment un... C'est un Kitsune (狐), un esprit du folklore japonais (appelés yōkai) et son nom signifie justement... renard ou esprit renard. Les Kitsune sont des êtres malicieux, joueurs. Ce sont des métamorphes qui possèdent une intelligence supérieure, ainsi qu'une longue vie... et ce sont, bien entendu, les messagers du Kami.

Le saviez-vous ? Le bouddhisme japonais en fit la divinité protectrice du temple Tô-ji , également à Kyōto, où le Kami est représenté comme un homme ou une femme d’un certain âge, parfois debout sur un renard (source : mythologica.fr). Pour en revenir au sanctuaire Fushimi Inari-Taisha, je l'ai visité en 2017 avec mon neveu. Et, c'est vraiment l'un des lieux à voir si vous allez à Kyōto. Malheureusement, il ne faut pas avoir peur de la foule... Et, même si certains pensaient avoir trouvé la parade en y allant de bonne heure ou en soirée, de plus en plus de personnes ont eu cette idée et c'est souvent bourré de monde. Toutefois, pour en avoir fait l'expérience, plus vous grimperez, plus vous serez tranquille... certains touristes abandonnant l'ascension en cours de route. Et, si vous continuez, vous pourrez jouir d'un joli panorama sur l'ancienne capitale impériale (voir plus bas).

Petite parenthèse, les torii que vous croiserez sur votre chemin sont souvent remplacés, car en bois peint. Le financement vient, pour beaucoup, de commerçants, de sociétés, voire de grands groupes. Au dos de chacun d'eux, vous pourrez voir le nom du donateur et la date de pose, en kanji. Bien que certains n'y voient qu'une publicité, personnellement, j'y vois plus un moyen de contribuer à la préservation d'un site âgé de 1300 ans.

C'EST QUOI UN TORII ?

Pour la religion shintoïste, il s'agit d'un portail marquant l'entrée d'un sanctuaire et séparant symboliquement le monde physique du monde spirituel. On en trouve en bois, bien sur, mais également en pierre, en bronze ou encore en béton. La croyance veut que lorsque que quelqu’un entre dans un sanctuaire par un torii, il faut ressortir par le même portail afin de pouvoir retourner dans le monde réel, certains Japonais n’hésitant pas à contourner un torii, s’ils ne sont pas certains de revenir par le même chemin.

À noter que, même s'il y a plusieurs milliers de torii à Fushimi Inari Taisha, je n'ai trouvé aucun chiffre exact. Donc le terme souvent employé de ''Sanctuaire aux 10 000 torii'' est peut-être exagéré... Mais rien ne vous empêche de compter... Les premières structures datent de 711, mais le sanctuaire fut relocalisé sur son emplacement actuel en 817 à la demande du moine Kūkai, le saint fondateur de l'école bouddhiste Shingon. Encore une fois, il est important de noter l'interaction entre les deux religions. Il se situe donc autour et sur la montagne Inari, haute de 233 mètres (au-dessus du niveau de la mer) , et cela représente pas moins de 900,000 m²...

Au pied, vous trouverez l'entrée principale Rōmon (楼門) et le sanctuaire principal (御本殿), mais également de nombreux petits sanctuaires qu'il ne faut pas négliger. Lors de votre ascension, vous croiserez d'autres sanctuaires et lieux de repos. Comptez quand même deux heures pour arriver en haut.

Petite anecdote, lors de notre ascension en 2017, nous ne sommes pas redescendus par les torii, mais nous avons continué notre chemin... Ce qui nous a fait faire un énorme détour qui nous a conduit tout droit vers ''Dragon burger'', et nous ne l'avons pas regretté finalement... Mais c’est une autre histoire...

Pour finir, le sanctuaire Fushimi Inari-Taisha est considéré comme l’une des principales ‘’attractions’’ du Japon, même si je n’aime pas trop ce terme, avec 2,7 millions de visiteurs par an (source : Nippon.com). Il fait parti des vingt-deux sanctuaires (Nijūni-sha / 二十二社). Ce système de classement, mis en place à l'époque de Heian (794-1185) regroupe des sanctuaires qui reçoivent des offrandes spéciales de la cour impériale et la plupart sont justement situés dans les environs de Kyōto (voir la liste) Alors n’hésitez pas à le visiter lors de votre séjour dans l’ancienne capitale impériale, malgré la horde de touristes.

HORAIRES ET TARIFS ADULTES*

• Ouvert sans discontinuer
• Gratuit

* SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS NON CONNUES PAR L'AUTEUR

SOURCES

wikipedia.org, vivrelejapon.com, japon-fr.com, ana.co.jp, japan-guide.com, japanhoppers.com, civitatis.com

LES IMAGES DE CET ARTICLE, SAUF MENTION CONTRAIRE, SONT LA PROPRIÉTÉ DE ''LE JAPON ET MOI''