Le taux de chômage au Japon atteint 2,5 % en 2024

En 2024, le taux de chômage moyen au Japon a diminué de 0,1 point de pourcentage par rapport à l'année précédente, atteignant 2,5 %, marquant ainsi la première amélioration en deux ans, selon les données gouvernementales publiées le 2 mai 2025. Cette baisse, la première en deux ans, est principalement due à une pénurie persistante de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs,  ce qui a permis à de nombreux demandeurs d'emploi de retrouver un poste rapidement, même après un licenciement.

Le nombre de personnes employées a atteint un record de 67,93 millions (+370 000), tandis que le nombre de chômeurs a diminué de 30 000 pour s'établir à 1,75 million. Le nombre de personnes licenciées est également en baisse (220 000), tandis que les départs volontaires restent stables (750 000). Le ratio offre/demande d'emploi est légèrement descendu à 1,25, mais reste favorable aux demandeurs d’emploi.

Dans le détail sectoriel, les offres d’emploi ont augmenté dans l’information-communication (+8,2 %) et l’hôtellerie-restauration (+3,3 %), mais diminué dans le commerce de gros/détail (-7,7 %) et les loisirs (-6,9 %).

En mars 2025, le taux de chômage mensuel a légèrement augmenté à 2,5 %, contre 2,4 % le mois précédent. Selon l’économiste Kisuke Yoshii (吉井 希祐), cette situation de pénurie de main-d’œuvre devrait se poursuivre.

Une baisse progressive

Depuis la fin des années 1990, le Japon connaît une baisse progressive de son taux de chômage, atteignant des niveaux historiquement bas. Cette tendance est attribuée à plusieurs facteurs, notamment le vieillissement de la population, la diminution de la main-d'œuvre active et la croissance de certains secteurs économiques. Vous avez bien lu. D'abord, le vieillissement de la population réduit le nombre de travailleurs actifs. En parallèle, certains secteurs économiques comme les technologies et les services de soins de santé ont connu une croissance, augmentant ainsi les opportunités d'emploi. Ce phénomène, combiné à la faible croissance démographique, contribue à une situation de chômage bas. CQFD.

Par contre, une enquête menée en janvier et février 2024 révèle une baisse de l'intérêt des résidents étrangers à travailler au Japon après la fin de leur visa. Cette tendance pourrait aggraver la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs clés de l'économie japonaise.

Le travail au Japon et le phénomène des baito (バイト)

La situation a également conduit à une augmentation significative de l'emploi non régulier, qui englobe les contrats à durée déterminée, le travail intérimaire et les emplois à temps partiel, appelés arubaito ou baito.

Ces emplois, offrant une certaine flexibilité, sont cependant souvent associés à une précarité accrue. Les baito se caractérisent par des salaires relativement bas et un manque de sécurité de l'emploi. De plus, certains employeurs abusent de cette main-d'œuvre en imposant des conditions de travail dégradantes, un phénomène désigné sous le terme de black baito. Cela inclut, entre autres, le non-paiement des heures supplémentaires, des pressions pour dépasser les horaires fixés et des environnements de travail toxiques.

En 2024, ces emplois représentent environ 30 % de la main-d'œuvre japonaise, un chiffre stable malgré les variations économiques. Ils sont particulièrement présents dans les secteurs du commerce et des services, attirant principalement les étudiants, retraités et ceux recherchant plus de flexibilité. Cependant, les travailleurs à temps partiel font face à des conditions moins avantageuses que ceux à temps plein, avec des salaires plus faibles et moins de protections sociales.

En mai 2024, une augmentation salariale de 4,0 % a été observée pour les baito, un taux supérieur à celui des employés permanents (2,7 %), mais insuffisant face à l'inflation. La stabilité de ce marché est en partie expliquée par le vieillissement de la population et la croissance de certains secteurs. Bien que les baito répondent à des besoins économiques, ils soulèvent des interrogations concernant l'équité des conditions de travail et la protection des employés.

Les dérives des yami baito (闇バイト) et baito tero (バイトテロ)

Le terme yami baito fait référence à des emplois illégaux, souvent liés à des activités criminelles telles que le vol ou la fraude. Ces offres d'emploi, diffusées via les réseaux sociaux, ciblent principalement les jeunes en promettant des rémunérations élevées pour des tâches apparemment simples. Cependant, les personnes recrutées se retrouvent souvent piégées, contraintes de participer à des activités illégales sous la menace de représailles. En 2023, plus de 7 000 jeunes auraient été impliqués dans des affaires liées à ces recrutements. Beaucoup ne réalisent la gravité de leurs actes qu’au moment de leur arrestation.

Par ailleurs, le phénomène du baito tero désigne des comportements inappropriés de la part d'employés à temps partiel, tels que des farces ou des actes de vandalisme sur le lieu de travail, souvent partagés sur les réseaux sociaux. Ces actions peuvent nuire à la réputation des entreprises et entraîner des conséquences juridiques pour les auteurs.

Face à cette menace, la police japonaise surveille activement les réseaux, en traquant les expressions suspectes. Ce phénomène inquiète fortement l’opinion publique et relance le débat sur la précarité des jeunes, le manque d'encadrement, et les failles de la législation numérique.

SOURCES

english.kyodonews.net, nippon.com/fr, asahi.com, francetvinfo.fr, reuters.com, japantoday.com, oecd.org/en

ILLUSTRATION DE COUVERTURE

Illustration générée par Intelligence Artificielle, réalisée avec ChatGPT, 2025.

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