Le Bushidō, entre idéal et réalité

Le terme bushidō (武士道), littéralement la "voie du guerrier", évoque pour beaucoup l’image d’un code strict dictant le comportement des samurai. Cependant, cette idée du bushidō tel qu’on le connaît aujourd’hui est le fruit de nombreuses réinterprétations et évolutions, qui ne prennent véritablement forme qu’à l’époque d'Edo (1603-1868). 

Avant cela, la réalité du bushi (武士), ce guerrier féodal, était bien plus pragmatique et moins théorique que ce que l’on pourrait imaginer. Comprendre l’histoire du bushidō, c’est d’abord comprendre l’histoire du bushi lui-même, et comment l’idéal de cette "voie" s’est progressivement construit au fil des siècles.

Les origines du bushi et la Voie de l'arc et du cheval

Avant l’époque d’Edo, le concept même de bushidō n’existait pas. Les bushi suivaient un idéal qui n’était pas encore codifié, mais centré sur des pratiques martiales concrètes. L’une des plus importantes était la kyūba no michi (弓馬の道), la "voie de l’arc et du cheval". Ce concept désignait la maîtrise du tir à l’arc à cheval, essentielle pour le bushi des époques de Heian (794-1185) et de Kamakura (1185-1333).

À cette époque, les guerres étaient menées principalement à cheval, et les compétences de tir à l’arc à grande distance étaient cruciales pour la victoire. La pratique militaire des bushi s’articulait donc autour de cet idéal, mais sans les règles strictes qui caractériseront le bushidō plus tard. La fidélité à un seigneur et le sens de l’honneur étaient présents, mais ces valeurs étaient appliquées de manière pragmatique, dictées par la nécessité de survivre dans un monde en guerre.

La montée du samurai et l'émergence d'un code moral

L’ère Sengoku (1467-1603), marquée par des luttes incessantes entre seigneurs rivaux, est un tournant dans l’histoire des bushi. Le pays est plongé dans une guerre civile permanente, et la figure du samurai prend une importance croissante. Dans ce contexte de chaos, les valeurs de loyauté, de bravoure, et de stratégie deviennent plus centrales que jamais. Cependant, ces principes ne sont pas encore codifiés sous la forme d’un véritable "code".

Toutefois, il faut rester réaliste. À la question ''Le bushido était-il véritablement appliqué par les samouraïs ?'' du site PhilittPierre-François Souyri répond : ''Jamais. Ces valeurs existaient, bien entendu. Mais l’histoire du Japon est une suite de trahisons. On insiste sans arrêt sur la loyauté d’autant plus qu’on trahit souvent. Toutes les grandes victoires ont été obtenues parce que la moitié du clan adverse a changé de camp avant la bataille. On y a vu a posteriori une théorie de l’honneur absolu qui ne fonctionne que dans la deuxième partie de l’histoire des samouraïs (XVIIe et XVIIIe siècles), quand ils étaient devenus des administrateurs à la botte de leur seigneur, n’ayant d’autre choix que d’être loyaux.''

Première ambassade japonaise en Europe par le shogunat Tokugawa en 1862
Première ambassade japonaise en Europe par le shogunat Tokugawa en 1862

En effet, pendant les périodes de guerre, notamment durant la période Sengoku, la loyauté et l'honneur étaient souvent relégués au second plan par les intérêts stratégiques et politiques. Les clans se trahissaient fréquemment, avec des samurai changeant de camp pour assurer leur survie ou pour profiter d'opportunités plus avantageuses. En ce sens, les batailles étaient parfois gagnées par des alliances temporaires ou des changements de loyauté avant même que les combats ne commencent. C’est ce phénomène qui amène Souyri à qualifier les samurai de "mercenaires" dans son livre Histoire du Japon médiéval, le monde à l'envers, surtout dans les périodes où l’unité et la loyauté des clans étaient souvent fragiles.

Illustration du Seppuku
Illustration du Seppuku

Ce point de vue rejoint celui de l'auteur sur le bushidō. Il précise que, même si le concept du code des samurai est devenu central dans l’imaginaire japonais, il n’a été véritablement appliqué de manière stricte que dans la période Edo, une époque de paix relative où les samurai avaient moins de terrain pour exprimer leur tempérament guerrier et devaient s'adapter à un rôle plus bureaucratique et administratif.

Cela ne signifie pas que l'honneur et la loyauté étaient totalement absents avant, mais plutôt que ces valeurs étaient souvent soumises à des impératifs pratiques et à des calculs stratégiques, plutôt que dictées par un code rigide de conduite morale.

Ce n’est donc qu’avec la fin des guerres, après l’unification du Japon sous le shogunat Tokugawa, dans l’isolement relatif de l’époque d’Edo, et ce après des décennies de paix, que des intellectuels et anciens samurai vont commencer à théoriser la "voie du guerrier". C’est ainsi qu’apparaît le concept de bushidō, qui va progressivement se cristalliser autour de valeurs telles que la loyauté envers son seigneur, l’honneur personnel, et la maîtrise de soi.

Le Hagakure : la cristallisation du bushidō dans l'ère d'Edo
Yamamoto Tsunetomo (1659-1719)
Yamamoto Tsunetomo (1659-1719)

L’un des textes les plus emblématiques de cette période est le Hagakure (葉隠), rédigé entre 1709 et 1716 par Yamamoto Tsunetomo (山本常朝), un ancien samurai devenu moine. Ce recueil de réflexions sur la voie du guerrier incarne à la fois les valeurs du bushidō et une certaine idéalisation de la mort volontaire.

Dans le Hagakure, Tsunetomo préconise la soumission absolue à son maître, l’absence de peur face à la mort, et une discipline de fer. Il y décrit l’idéal du samurai comme un homme prêt à mourir à tout instant pour son seigneur, tout en prônant une vie simple, presque ascétique.

Toutefois, Tsunetomo n’a jamais pris part à une bataille, et ses enseignements ne reposent que sur la théorie. Malgré cette distance avec la réalité du combat, le Hagakure devient une référence majeure pour la formation morale des samurai de la fin de l'époque d'Edo.

Le Livre des Cinq Anneaux, un précurseur ?
Miyamoto Musashi (1584-1645)
Miyamoto Musashi (1584-1645)

Les principes énoncés par Miyamoto Musashi (宮本武蔵) dans Le Livre des Cinq Anneaux (五輪書, Gorin no Sho), rédigé en 1645, font directement écho aux valeurs du bushidō. 

En effet, son approche de la discipline, du courage, de la stratégie et du respect des principes guerriers s’inscrit dans cette même philosophie qui prône l’honneur, la loyauté, le courage et la maîtrise de soi. 

Cependant, Musashi se distingue des principes classiques du bushidō par certains aspects, comme l'indépendance car, contrairement aux samurai fidèles à un seigneur, Musashi a choisi une indépendance totale, étant un rōnin pendant une grande partie de sa vie, et le pragmatisme plutôt que l’idéalisation : dans ses écrits, il ne parle pas seulement de l’honneur, mais aussi de la réalité des combats, de la stratégie et de l’adaptation à l’ennemi.

Le Go rin no Sho peut, par certains côtés, être considéré comme un précurseur du Hagakure dans le sens où les deux ouvrages traitent de la voie du guerrier et de l’éthique du samurai, tout en étant, dans leur essence, des philosophies de vie qui reposent sur des valeurs fondamentales telles que la discipline, la loyauté, le courage et l’acceptation de la mort. Cependant, le Gorin no Sho est beaucoup plus axé sur la stratégie et la pratique du combat, tandis que le Hagakure est plus un texte moral et spirituel, centré sur l’humanité du samouraï et ses devoirs envers la société.

Le Gorin no Sho anticipe ainsi une certaine forme de pragmatisme guerrier que l'on retrouvera dans le Hagakure, mais dans un contexte différent, où l’héroïsme et l’idéalisation du samurai prédominent.

L’impact du bushidō dans l'ère moderne et la propagande impériale
Inazō Nitobe (1862-1933)
Inazō Nitobe (1862-1933)

Le bushidō, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est avant tout un produit de l’époque moderne. Au début du XXe siècle, le Japon, sous l’impulsion du gouvernement impérial, commence à réinterpréter les valeurs du bushidō dans une perspective nationaliste et militaire. Des intellectuels comme Inazō Nitobe (新渡戸稲造), dans son ouvrage Bushidō, l'âme du Japon (1900), contribuent à populariser l’idée du bushidō comme un code moral universel, qui relie les principes du samurai aux idéaux de la société moderne.

Sous l'ère Meiji (1868-1912), alors que le Japon cherche à se moderniser et à se renforcer face aux puissances occidentales, les autorités impériales utilisent le bushidō comme un outil de légitimation de l’État et de formation morale. Le mythe du samurai devient un instrument de cohésion nationale, glorifiant la loyauté envers l’empereur et la volonté de sacrifice, particulièrement lors de la Seconde Guerre mondiale, où l’idéal du samurai devient un modèle pour les kamikaze, ces pilotes-suicides.

Les sept valeurs fondamentales du Bushidō selon Inazō Nitobe

Dans Bushidō, l'âme du Japon (武士道), Inazō Nitobe met en avant sept valeurs centrales qui résument l'éthique du bushidō. Ces principes se basent sur des idéaux profonds, qui transcendent l'époque des samurai pour influencer la culture japonaise et ses principes moraux jusqu'à aujourd'hui. Nitobé veut montrer que le bushidō n'est pas seulement une série de règles de conduite pour les guerriers, mais une philosophie de vie qui peut inspirer n'importe quel individu.

Gi (義)
La droiture est l'une des valeurs les plus fondamentales du bushidō. Elle représente la capacité à discerner ce qui est juste et à agir en conséquence. Un samurai devait être capable de prendre des décisions morales en toute circonstance, même lorsque les choix étaient difficiles ou impopulaires. Pour Nitobe, la droiture allait au-delà de l'obéissance à la loi, elle était une question de conscience morale et d'intégrité personnelle.

Rei (礼)
La politesse est essentielle dans le bushidō, car elle reflète le respect envers autrui. Elle ne concerne pas seulement les formes extérieures de comportement, mais aussi une attitude intérieure de respect et de reconnaissance des autres. Le samurai devait toujours se comporter de manière digne, qu’il s’agisse de ses supérieurs, de ses pairs ou même de ses ennemis. La politesse était un moyen d'instaurer l'harmonie dans les relations humaines.

(勇)
Le courage, dans le contexte du bushidō, ne se limite pas à affronter la mort sur le champ de bataille. Il s'agit également du courage moral de faire ce qui est juste, même lorsque cela signifie défier les attentes sociales ou politiques. Le véritable courage, selon Nitobe, est celui qui naît de la conviction intérieure et de la capacité à faire face à ses propres peurs et à celles des autres.

Meiyo (名誉)
L'honneur était au cœur de la vie d'un samurai. Pour Nitobe, l’honneur était lié à la fidélité aux principes moraux du bushidō et à la réputation d'un individu. Un samurai se devait de maintenir son honneur à tout prix. La honte était la pire des disgrâces et pouvait mener à des actions extrêmes, comme le seppuku, afin de laver l’honneur perdu.

Jin (仁)
La bienveillance dans le bushidō est un aspect crucial de l’éthique samurai. Il s'agit de traiter les autres avec compassion et de faire preuve d’humanité, même dans les situations de conflit. La bienveillance est perçue comme une forme de noblesse d’âme, qui se manifeste par l'altruisme et le désir de protéger les autres, y compris les ennemis vaincus.

Makoto (誠)
La sincérité est une vertu cardinale dans le bushidō. Un samurai devait être honnête dans ses paroles et dans ses actions. Il ne devait pas mentir, ni manipuler les autres pour ses propres intérêts. La sincérité impliquait également la transparence de cœur et l'absence de duplicité, créant ainsi une relation de confiance avec ses proches et son seigneur.

Chū (忠)
La loyauté envers son seigneur, sa famille et ses alliés était l'une des valeurs les plus importantes du bushidō. Cette loyauté ne se limitait pas à une simple obéissance, mais impliquait une fidélité inébranlable et une disposition à se sacrifier pour ceux à qui l'on est lié. Pour Nitobe, la loyauté est un principe fondamental qui lie tous les autres, permettant ainsi au samurai de servir un maître avec une dévotion totale.

Le bushidō de Nitobe a eu une influence profonde, en particulier dans le Japon moderne, où il a été utilisé pour promouvoir des valeurs de discipline, de travail d'équipe et de respect de l’ordre social. Ses enseignements ont survécu à la fin de l'ère des samurai et continuent d’inspirer la culture japonaise contemporaine.

Le mythe revisité

Aujourd’hui, le bushidō est perçu sous différents angles, entre mythe et réalité. Si la figure du samurai a largement contribué à façonner l’identité nationale japonaise, la véritable "voie" qu’ils suivaient était bien plus complexe et pragmatique que le code idéalisé qui s’en dégage. En effet, la plupart des valeurs associées au bushidō sont davantage des constructions modernes que des principes vécus au quotidien par les bushi d’antan. Cependant, loin de perdre de sa pertinence, le bushidō continue d’influencer la culture japonaise contemporaine, à travers des œuvres littéraires, cinématographiques, et même dans la gestion des entreprises, où l’on retrouve des principes tels que la discipline, la loyauté et l’intégrité. Le bushidō est ainsi un idéal en constante évolution, qui a traversé les siècles tout en restant ancré dans l’imaginaire collectif japonais.

Le bushidō dans le cinéma

Le bushidō a eu une influence profonde sur le cinéma, en particulier dans le cinéma japonais, où il a été utilisé pour façonner des récits épiques et des personnages de samurai. Cette philosophie de vie, avec ses valeurs de loyauté, d'honneur, de courage et de sacrifice, se prête bien aux thèmes cinématographiques, en particulier dans les films d'action et les drames historiques. Mais l'impact du bushidō dans le cinéma ne se limite pas au Japon, car ses principes ont également influencé les films occidentaux et ont été adaptés pour répondre à un public international.

Dans le cinéma japonais, le bushidō est une composante essentielle de nombreux films de samurai, en particulier ceux réalisés par des réalisateurs légendaires comme Kurosawa Akira (黒沢 明), Kobayashi Masaki (小林 正樹) ou encore Kudo Eiichi (工藤 栄一). Les samurai y sont souvent représentés comme des figures idéalisées, obsédées par leur honneur et prêtes à se sacrifier pour leur maître ou leur cause.

Kurosawa Akira a magistralement abordé le bushidō dans ses films. Pour moi, son œuvre la plus emblématique en lien avec ce code est Les Sept Samouraïs (七人の侍, Shichinin no Samurai, 1954), un film qui raconte l’histoire de sept guerriers engagés pour protéger un village. Le film met en lumière plusieurs aspects du bushidō, notamment la loyauté, l'honneur, et le courage. Les samurai de Kurosawa Akira sont des personnages profondément humains, tiraillés entre leur sens du devoir et les sacrifices personnels qu’ils doivent faire. Dans Ran (1985), le réalisateur adapte la tragédie de Shakespeare, Le Roi Lear, dans un contexte féodal japonais, où le bushidō est à la fois une source de grandeur et de tragédie. L'histoire traite des thèmes de la loyauté, de la trahison et de l'honneur, des valeurs fondamentales du bushidō, et montre comment ces principes peuvent mener à la destruction personnelle et sociale.

Hara-kiri (切腹, Seppuku), réalisé par Kobayashi Masaki (小林 正樹) en 1962, qui raconte l’histoire de Hanshiro Tsugumo, un samurai déshonoré qui se présente dans un château pour demander la permission de se suicider rituellement. Le film aborde ainsi plusieurs thèmes critiques : la noblesse du sacrifice, la fausse loyauté et la brutalité d’un système où les principes du bushidō sont manipulés pour servir les puissants. Le personnage principal, en refusant de se soumettre à un code qui ne valorise que l’apparence de l’honneur, remet en question une société où la rigidité des principes moraux entraîne souvent des tragédies et des injustices. Le film propose une vision plus sombre du bushidō, loin de l'idéal héroïque des samurai.

Harakiri est considéré comme un chef-d'œuvre du cinéma japonais, car il dépeint non seulement le côté tragique du bushidō, mais aussi la manière dont ce code de conduite peut être détourné pour maintenir le pouvoir et écraser les individus.

Un autre exemple célèbre est La Légende de Zatoichi (2003), réalisé par Kitano Takeshi (北野 武), où le personnage principal incarne l'archétype du samurai, qui, même s'il est aveugle, reste fidèle à son code d'honneur, et ce malgré sa vie marquée par la violence. Réécriture des nombreux films Zatoichi des années 60-80, et particulièrement de celui de Misumi Kenji (三隅 研次), il s'inspire du bushidō tout en abordant la thématique de la rédemption et de la solitude. Des films comme 13 Assassins (2010) de Miike Takashi (三池 崇史), qui évoque le sacrifice, la loyauté et l'honneur dans une histoire de samurai s’engageant contre un seigneur tyrannique, perpétuent également l’héritage des guerriers dans le cinéma japonais moderne. Bien que le film utilise des éléments classiques du bushidō, il les adapte à un public plus moderne, tout en conservant une vision très respectueuse de l'esprit des samurai.

Le bushidō dans le cinéma occidental

L'influence du bushidō s’étend au-delà des frontières du Japon, en particulier dans le cinéma américain, où il a inspiré des films de samurai ainsi que des œuvres plus récentes influencées par la culture japonaise.

Un exemple marquant de l'influence du bushidō dans le cinéma occidental est Kill Bill (2003-2004) de Quentin Tarantino. Le film rend hommage aux films de samurai et à la culture japonaise, avec un protagoniste, Beatrix Kiddo, qui incarne les idéaux du samurai, notamment l’honneur, la vengeance et le sacrifice personnel. Le film puise dans des éléments de la tradition du bushidō, comme la loyauté et le code d'honneur, tout en les transposant dans un contexte plus moderne et occidental. Les scènes de combat et les valeurs des personnages font écho à des thèmes classiques du bushidō, notamment la justice, la loyauté et l'honneur.

Dans Ghost Dog: The Way of the Samurai (1999), réalisé par Jim Jarmusch, Forest Whitaker joue le rôle d'un tueur à gages solitaire vivant dans une ville américaine, qui suit un code de conduite inspiré du bushidō. Ce personnage, bien qu'évoluant dans un environnement moderne, incarne de nombreux idéaux samurai : l’honneur, la loyauté, le respect de ses principes, et le respect des autres, même dans des circonstances extrêmes. Le film s'inspire des philosophies du bushidō, en particulier dans la manière dont le personnage se perçoit et mène sa vie, en dépit de son travail de tueur. Il suit un code strict, qui lui est transmis par un livre de samurai qu'il a trouvé dans son enfance, le Hagakure (葉隠れ).

Le bushidō continue de nourrir la représentation du samurai dans le cinéma, qu'il soit japonais ou occidental. Ses valeurs intemporelles restent des thèmes puissants qui trouvent résonance dans de nombreux films. Que ce soit dans les récits dramatiques et poignants de Kurosawa Akira ou dans les adaptations plus modernes, le bushidō incarne toujours une vision du guerrier idéal, et son influence perdure dans la culture cinématographique mondiale.

À LIRE

Bushidō, l’âme du Japon, de Inazō Nitobe (新渡戸 稲造), aux éditions Budō.

Écrit en 1900, ce texte fondateur expose une vision idéalisée et morale du bushidō destinée au lectorat occidental. L’auteur y compare le code des samouraïs à la chevalerie européenne, le stoïcisme et le christianisme. Bien qu’il ait marqué des générations de lecteurs, ce livre relève plus de la philosophie que de l’histoire. Il s’agit avant tout d’une construction intellectuelle de l’ère Meiji, influencée par les valeurs chrétiennes de son auteur.

Hagakure, de Yamamoto Tsunetomo (山本常朝), aux éditions Budō.

Rédigé au début du XVIIIe siècle par un ancien samouraï devenu moine, ce recueil de maximes livre une vision extrême de la loyauté et du dévouement. Loin de décrire la réalité de l’époque Sengoku, le Hagakure s’inscrit dans un contexte de paix, celui du shogunat Tokugawa, et exalte un idéal moral devenu inaccessible. On y lit notamment la célèbre phrase : « Le bushidō, c’est la mort. »

Le Livre des cinq roues (五輪書), de Miyamoto Musashi (宮本武蔵), aux éditions Budō.

Ce traité écrit vers 1645 par le célèbre sabreur Miyamoto Musashi propose une réflexion stratégique sur l’art du combat, basée sur l’observation, l’expérience et la philosophie zen. Organisé en cinq chapitres symboliques (Terre, Eau, Feu, Vent, Vide), il est régulièrement associé au bushidō mais ne traite pas d’éthique ou de loyauté : c’est un manuel de guerre, pas un code moral.

Une autre histoire des samouraïs – Le guerrier japonais entre ombre et lumière, de Julien Peltier, aux éditions Perrin.

Dans cet essai, Julien Peltier explore la figure du samurai au-delà des clichés traditionnels. Il retrace l'évolution de cette classe guerrière sur plus d'un millénaire, mettant en lumière ses multiples facettes : pirate, brigand, moine, ou encore bureaucrate. L'auteur examine également la manière dont le mythe du guerrier a été construit et instrumentalisé, tant au Japon qu'en Occident. Ce livre offre une approche chrono-thématique, abordant des aspects souvent négligés tels que la spiritualité, la sexualité, et les relations avec les autres classes sociales.

Samouraï : 1000 ans d’histoire du Japon, de Pierre-François Souyri, aux éditions Presses Universitaires de Rennes (PU Rennes).

Cet ouvrage richement illustré offre un panorama complet de l’histoire des samurai, de leurs origines au VIIIᵉ siècle jusqu’à leur transformation en administrateurs sous le shogunat Tokugawa. Pierre-François Souyri, professeur honoraire à l’Université de Genève et ancien directeur de la Maison franco-japonaise à Tōkyō, explore la complexité de cette classe guerrière à travers sept chapitres thématiques, enrichis de nombreuses illustrations, extraits de textes d’époque et cartes. L’auteur met en lumière les multiples facettes des samouraïs : guerriers, administrateurs, lettrés, esthètes et acteurs de la culture japonaise.

SOURCES

wikipedia.org, philitt.fr, japanesewiki.com, britannica.com

ILLUSTRATION DE COUVERTURE

Illustration générée par Intelligence Artificielle, réalisée avec ChatGPT, 2025.

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