La Batterie n°3, défense Côtière à Edo

Je visite le parc Daiba (台場公園) en 2023, lors d’une promenade à Odaiba (お台場). Il s’agit d’un îlot artificiel situé dans la baie de Tōkyō. Ce lieu discret me permet de m’éloigner un moment de l’agitation commerciale du quartier, tout en découvrant un vestige peu connu de l’époque du shogunat Tokugawa (徳川幕府) : la batterie n°3 (第三台場).

En 1853, les navires noirs (kurofune 黒船) du commodore américain Matthew Perry apparaissent dans la baie d’Edo. Face à cette menace, le shogunat réalise la vulnérabilité de la capitale face à une attaque navale et ordonne de renforcer les défenses côtières. Sous la direction de Egawa Tarōzaemon (江川太郎左衛門), un ingénieur visionnaire, le shogunat décide de faire ériger un ensemble de batteries maritimes sur des îlots artificiels, au nombre de onze.

Chaque batterie est conçue pour accueillir des canons orientés vers la mer, protégés par des fortifications en pierre, des talus de terre, et un fossé périphérique. Il s'agit d'une architecture militaire novatrice, influencée par les modèles européens de l’époque.

Cependant, seul sept projets de construction débutent, et six batteries seront finalement achevées. Les batteries n°1 à n°3 sont terminées en 1853, en l’espace de seulement huit mois. La construction des batteries n°4 à n°7 commence en 1854, mais seules les n°5 et n°6 sont achevées avant la fin de l’année. Les batteries n°4 et n°7 sont abandonnées avant leur achèvement, et une batterie terrestre alternative, située près de Gotenyama, est construite à la place. Toutefois, la construction de la batterie n°4 reprend en 1862 et est achevée l’année suivante.

© daini-kaiho.jp
© daini-kaiho.jp

Malgré leur imposante construction, aucune de ces batteries ne sera utilisée en combat. Après la Restauration Meiji (明治維新), elles perdent rapidement leur fonction militaire. Dans les années 1960, toutes les batteries, sauf les n°3 et n°6, sont retirées pour faciliter la navigation des navires ou intégrées dans les infrastructures du port de Shinagawa et de Tennōzu. En 1979, la décharge n°13 (aujourd'hui Minato-ku Daiba, Shinagawa-ku Higashi-Yashio et Kōtō-ku Aomi) est terminée et reliée au parc Daiba, anciennement le site de la batterie n°3.

En revanche, la batterie n°6 est restée à l'état sauvage et est désormais interdite d’accès.

La Batterie n°3, défense Côtière à Edo
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Un espace vert avec peu de structures conservées

Le site est transformé en parc en 1928. Lors de ma visite, je remarque que très peu d’éléments de la structure d’origine sont encore visibles. On devine quelques restes de maçonnerie, des bases de canons, un fossé, des talus, et les contours de la plateforme centrale, mais l’ensemble a été largement recouvert par la végétation. Sans les panneaux, il serait facile de passer à côté de sa signification. Aucun bâtiment, aucun canon, aucun musée : il faut faire appel à l’imaginaire, ou bien lire les quelques panneaux explicatifs sur place, pour comprendre qu’ici, il y a 170 ans, on préparait la défense d’un Japon encore fermé au monde.

Le parc est calme. Je croise quelques promeneurs, des couples venus profiter de la vue sur la mer et des cerisiers en fleur. On peut voir le Rainbow Bridge (レインボーブリッジ) et la baie de Tōkyō. Ce panorama, bien que souvent photographié, contraste avec la sobriété du lieu. Le parc est aujourd’hui davantage un espace de détente qu’un site historique mis en valeur.

COMMENT S'Y RENDRE

Depuis la station Odaiba-kaihinkōen (お台場海浜公園駅) sur la ligne Yurikamome, marcher environ 10 minutes jusqu’à l’entrée du parc.

INFOS PRATIQUES

Adresse : 1 Chome-10-1 Daiba, Minato City, Tokyo 135-0091, Japon
Horaires : 24/24
Tarif adulte : Gratuit
Temps de visite moyen : Comme vous le souhaitez

SOURCES

kouwan.metro.tokyo.lg.jp, gotokyo.org/fr, voyagejapon.com, daini-kaiho.jp

 Vue sur ce qu'il reste de la zone centrale © Le Japon et moi - 2023

LES IMAGES DE CET ARTICLE, SAUF MENTION CONTRAIRE, SONT LA PROPRIÉTÉ DE ''LE JAPON ET MOI''

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