Ours à Nagano : trois blessés et un débat relancé

J'avais déjà écrit un article sur le sujet en 2023, mais il va sans dire que les relations entre la population et les ours ne s'améliorent pas. Ce phénomène prend une ampleur inquiétante, en particulier dans les régions montagneuses comme Nagano (長野県), où les ours sont de plus en plus nombreux à s’aventurer jusque dans les habitations.

Ainsi, le 9 avril 2025, un incident s’est produit dans la ville de Iiyama (飯山市), dans le nord de la préfecture. Un ours adulte, mesurant environ un mètre, a pénétré dans plusieurs habitations privées après avoir brisé des portes vitrées. Trois personnes ont été blessées, dont un homme de 96 ans, un autre de 65 ans et une femme de 66 ans. Deux d’entre elles ont été grièvement atteintes au visage, selon l'article du Japan Times.

Après l’attaque, l’animal s’est réfugié dans une maison vide des environs, mais malgré des recherches approfondies, il n’a pas été retrouvé. L’inquiétude reste donc vive au sein de la population locale.

Une menace persistante

Griffes d’ours brun
Griffes d’ours brun

Même si cette attaque est la première recensée en 2025, elle s’inscrit dans une série d’incidents préoccupants survenus ces dernières années. Entre avril 2023 et mars 2024, la préfecture de Nagano a enregistré 1 430 signalements d’ours dans ou autour de zones habitées, le deuxième total le plus élevé de la dernière décennie. 

Treize personnes ont été blessées durant cette période, rien que dans cette région.

À l’échelle nationale, le Japon a connu un pic d’attaques en 2023 : 212 personnes ont été attaquées entre avril et novembre, dont six ont perdu la vie. La préfecture d’Akita (秋田県) a été particulièrement touchée.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : la diminution des ressources alimentaires en montagne, due aux mauvaises récoltes de glands et de châtaignes, pousse les ours à descendre vers les villages. Le changement climatique aggrave la situation, tout comme la dépopulation rurale, qui rend certains territoires plus vulnérables.

Pour rappel, le Japon abrite deux espèces d’ours, les higuma (ヒグマ), ours bruns de l'Oussouri, qui vivent sur l'île de Hokkaidô, et les tsukinowa-guma (ツキノワグマ, ours noir d'Asie, que l'on trouve sur Honshû et l'île de Shikoku,.

Un ours noir d’Asie
Un ours noir d’Asie

Une réponse politique en cours

Pour faire face à ces incursions, le gouvernement japonais a adopté en février 2025 un projet de loi autorisant les municipalités à abattre les ours pénétrant dans les zones urbaines. Cette décision vise à donner plus de moyens aux autorités locales pour prévenir les attaques, notamment face aux "ours urbains", plus habitués à la présence humaine (Source : Japan Times).

Le débat reste toutefois vif entre partisans d’une régulation stricte et défenseurs de la faune sauvage.

Conclusion

Cette nouvelle attaque rappelle que les ours restent une menace réelle dans certaines régions du Japon. Si la situation n’a pas encore atteint les niveaux de 2023, les autorités, comme les habitants, demeurent sur leurs gardes. En tant qu’observateur attentif du Japon rural, je reste convaincu que la coexistence entre l’humain et la nature nécessitera à l’avenir une approche plus fine et plus durable.

PHOTO DE COUVERTURE

L’ours noir d’Asie est également appelé ours à coller © vidajaponica.seesaa.net

HORS MENTION CONTRAIRE, LES IMAGES DE CET ARTICLE SONT ISSUES DE WIKIPEDIA.ORG

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T
Faut prendre ses cloches sur soi en permanence !
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D
Oui, c'est clair !!!