Nikkō, la ‘’lumière du Soleil’’ japonais
02 oct. 2023Lors de notre séjour au Japon en 2017, nous en avons profité pour visiter l'une des destinations phares de l'archipel : Nikkō (日光) (1), sise dans la préfecture de Tochigi. Cette ville, à 140 km de la capitale japonaise, est idéale pour une sortie d'une journée, si, et je dis bien si, vous souhaitez ne vous consacrer qu'à la visite de ses temples et sanctuaires.
Nikkō est bien plus riche culturellement et géographiquement que ce que nous pouvons penser, avec l'un des premiers parcs nationaux du Japon. Toutefois, comme beaucoup de personnes lors du premier voyage, mon neveu et moi-même avions un programme quelque peu surchargé et nous avons donc consacré notre journée aux lieux de culte principalement. Même si nous avons découvert, sur la route du retour, Dragon Art Kousyuuya, et que nous en avons profité pour acheter une magnifique peinture. Allez voir son site et son Instagram, cela vaut vraiment le détour... et ce n'est pas très onéreux, ce qui ne gâche rien.
Pour commencer, je ne parlerai ici que des temples, sanctuaires et jardin que nous avons visité. Le Rinnō-ji (輪王寺) étant toujours en travaux, nous avions choisi de ne pas le visiter. C'était notre choix de l'époque et je ne le regrette pas. Nous avons raté le mausolée Taiyu-in, qui renferme le corps de Tokugawa Iemitsu (1604-1651), le petit-fils du premier des Shōgun Tokugawa. Ne me demandez pas pourquoi... Mais ce sera une occasion de plus d'y retourner, tiens.
Les cinq lieux visités (en comptant le musée) nous ont quand même pris la grande majorité de la journée, sachant que Nikkō se trouve à environ deux heures de train de Tōkyō, avec un changement à Utsunomiya... Pensez-y lors de votre préparation.
C'est le premier monument que vous rencontrerez sur la route des temples. Le Shinkyō attire l'œil de suite avec sa magnifique couleur rouge vermillon. Enjambant la rivière Daiya (大谷川), il fait partie du Futarasan-jinja et est considéré comme l'un des trois ponts les plus élégants du Japon, avec ceux de Kintaikyō et Saruhashi. Sa date de construction initiale est inconnue, mais sa forme actuelle date de 1636.
Futarasan-jinja (二荒山神社)
Le Futarasan-jinja est un sanctuaire shintō... fondé au VIIIe siècle par le moine bouddhiste, Shodo Shonin.
Il est classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1999, aux côtés du Tōshō-gū et du Rinnō-ji. Consacré à Okuninushi no Mikoto, l'un des mythes fondateurs du shintoïsme, le sanctuaire vénère également les esprits divins des trois montagnes les plus sacrées de Nikkō : le mont Nantai (男体山), le mont Nyohō (女峰山) et le mont Tarō (太郎山). Futarasan étant l'autre nom du mont Nantai.
Il s'étend sur pas moins de 3400 hectares, autant vous dire qu'on n'a pas pu tout visiter... nous contentant du sanctuaire inférieur. Le sanctuaire du milieu est situé sur la rive nord du lac Chuzenji et le sanctuaire supérieur est situé au sommet du mont Nantai. Pour information, le sanctuaire abrite deux épées, classées comme ‘’Trésors nationaux’’ et vous pouvez visiter librement celui-ci, à l'exception d'un jardin contenant des arbres sacrés.
C'est un superbe endroit, mais beaucoup moins impressionnant que son voisin dont je parle ci-dessous. Toutefois, vous ne pourrez regretter votre visite, d'autant que son entrée est gratuite.
Nikkō Tōshō-gū (日光東照宮)
Certainement le plus connu des lieux de culte de la ville, le Nikkō Tōshō-gū est consacré à TokugawaIeyasu, le troisième unificateur du Japon et le premier des Shōgun Tokugawa, qui dirigèrent le pays jusqu’à la restauration Meiji. Tōshō-gū est, en effet, le nom donné aux sanctuaires dédiés à Tokugawa Ieyasu, il en existe donc plusieurs au Japon.
Néanmoins, celui-ci a une particularité.
Il fut construit en 1617, sur ordre du Shōgun Tokugawa Hidetada, un an après la mort de son père. Même si Ieyasu fut enterré à Sunpu (commune actuelle de Shizuoka) au Kunōzan Tōshō-gū, son corps a été déplacé à Nikkō par son petit-fils, Iemitsu, et vous pourrez donc y voir son mausolée (il ne ‘’reste’’ plus aujourd’hui au Kunōzan Tōshō-gū que l’âme divinisée du Shōgun, mais cela est un lieu à visiter, bien entendu). Pour voir le tombeau de Tokugawa Ieyasu, il vous faudra quelque peu le mériter, car vous devrez gravir de nombreuses marches à travers une épaisse forêt avant d'arriver à celui-ci.
Pour en revenir au Nikkō Tōshō-gū en lui-même, vous allez en prendre plein les yeux, comme souvent au Japon me direz-vous... Mais là, vous êtes au sein de la dernière demeure du plus connu de tous les Shōgun, l’homme qui finira d'unifier le Japon, après avoir écrasé ses ennemis à Sekigahara ou à Ōsaka (on pourra en reparler) et par qui débutera 250 ans de paix... jusqu'à l'arrivée du Commodore Perry en 1853...
On a fait appel aux meilleurs ébénistes de l'époque pour un lieu digne du Shōgun, les matériaux les plus précieux furent utilisés, et, tant de siècles après, il garde toute sa majesté, à laquelle mes malheureuses photos ne rendent pas vraiment hommage, hélas.
Les bâtiments du sanctuaire resplendissent de couleurs éclatantes, où le rouge prédomine, bien entendu.
D'ailleurs, trente-neuf de ces bâtiments sont inscrits comme ''Biens culturels importants'' par le gouvernement japonais, sans compter les ‘’Trésors nationaux''...
Vous ne pourrez manquer l'Ishidorī (石鳥居), le torii marquant l'entrée du sanctuaire et le Gojūnotō (五重塔) la pagode se situant à gauche de l'entrée du parc. Celle-ci fut partiellement détruite par un incendie, puis complètement restaurée, mais cela n'enlève rien à son charme.
Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal
On ne peut pas tous les citer, mais il y a un endroit que vous devrez absolument voir, même s'il n'est pas extraordinaire visuellement parlant... c'est le bâtiment sur lequel se trouvent les fameux Singes de la Sagesse (appelés Iwazaru, Kikazaru et Minazaru). Ce sont les pièces les plus connues du sculpteur Hidari Jingorô, un artiste devenu légendaire, à qui on doit également les sculptures sur le Yomei-mon, la porte principale du sanctuaire.
Pour finir, si on trace une ligne entre les monts Kunō, où se trouve le Kunōzan Tōshō-gū, et Nikkō, cette dernière passe exactement sur Fujisan. Il va sans dire que le lieu a bien été choisi pour relier le corps du Shōgun à son âme divinisée.
Sachez que le sanctuaire est en rénovation jusqu'en 2024, mais tout est fait pour que ce ne soit pas (trop) gênant pour les visiteurs. Il vous en coûtera 1300 yens pour la visite.
Shōyō-en (逍遥園)
Ce jardin, jouxtant la salle des Trésors consacrés au clan Tokugawa et exposant quelques objets précieux du Tōshō-gū (photos interdites, hélas), est vieux de plus de 400 ans.
Vous ne pourrez le manquer, il fait face au Rinnō-ji... Bien que redessiné en partie au début du XIXe siècle, ce jardin reste typique des jardins de promenade de l'époque Edo. On s'y sent bien et quand nous y sommes allés il n'y avait presque personne... C'était calme... Le jardin contient un étang à carpes Koï, une maison de thé et de nombreux Momiji (érables du Japon). Sans oublier le pont de pierre, les lanternes Tōrō... Il ne vous en coûtera que quelques centaines de yens (300 en 2017) pour être totalement dépaysé. À faire avant ou après, c'est vous qui choisissez...
Pour l'anecdote, c'est à Nikkō que j'ai acheté ma poupée Kokeshi, sur la route des temples. On en trouve partout, me direz-vous, oui, mais celle-ci a été peinte par un artiste de la région, elle est donc unique...
Pour en revenir à ce que je disais en début d'article, la ville de Nikkō est très riche culturellement et c'est un véritable vivier d'artistes, de potiers... Je ne manquerais pas d'y retourner.
HORAIRES ET TARIFS ADULTES*
Shinkyō
- Du lundi au dimanche, de 9 heures à 17 heures (Avril à septembre), de 8 heures à 16 heures (Octobre à mi-novembre) et de 9 heures à 16 heures (Mi-novembre à mars). Fermé en cas de pluie.
- 300 ¥ la visite, mais vous pouvez passer à côté si vous le souhaitez
Futarasan-jinja
- Du lundi au dimanche, de 8 heures à 17 heures (1er avril au 31 octobre)et de 8 heures à 18 heures (1er novembre au 31 mars)
- 300 ¥
Nikkō Tōshō-gū
- Du lundi au dimanche, 9 heures à 17 heures (1er avril au 31 octobre) et 9 heures à 16 heures (1er novembre au 31 mars).
- Sanctuaire : 1 300 ¥
- Salle du trésor : 1 000 ¥
- Musée : 800 ¥
- Billet combiné sanctuaire et salle du trésor : 2 100 ¥
Rinnō-ji
- De 8 heures à 17 heures (jusqu'à 16 heures de novembre à mars)
- Sanbutsudo, Taiyuin, Salle des trésors, Shōyō-en : 1 000 ¥
* SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS NON CONNUES PAR L'AUTEUR
NOTES
(1) Les kanji 日光 représentent pour le premier le soleil, comme dans 日本 (Japon) et le second la lumière...d'où le titre...
SOURCES
Wikipédia.org , Fascinant-japon.com , Francejapon.fr, Peak-experience-japan.com , Dozodomo.com , japan.travel/fr/fr, kanpai.fr
LES IMAGES DE CET ARTICLE, SAUF MENTION CONTRAIRE, SONT LA PROPRIÉTÉ DE ''LE JAPON ET MOI''