Le rejet dans l'océan Pacifique de plus de 1,3 million de m3 d'eau de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi (福島第一原子力発電所) a commencé ce jeudi 24 août 2023. Même si ce processus a été validé début juillet par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), on peut dire qu'il suscite quelques émois dans le monde.


Par exemple, la Chine (premier acheteur de coquilles Saint-Jacques du Japon), qui a convoqué l'ambassadeur du Japon, a d'ores et déjà interdit, et ce dès le mois dernier, les importations de produits alimentaires de dix départements japonais, dont celui de Fukushima bien entendu. Hong-Kong, Macao et Taiwan, entre autres, ont opté pour la même solution.


Mais cela inquiète les japonais eux-mêmes, à l'instar des pêcheurs que le Premier ministre a tenté de rassurer en promettant des mesures en faveur de la filière, sans succès. C'est l'image de la pêche japonaise qui est en jeu, l'industrie redoute « des conséquences néfastes pour l'image de ses produits, auprès des consommateurs nippons comme à l'étranger ». (source : Capital)


Les ONG s'alarment, Greenpeace dénonce dans un communiqué le gouvernement japonais qui « […] a opté pour une fausse solution - des décennies de pollution radioactive délibérée dans l'environnement marin - à un moment où les océans du monde sont déjà sous haute tension ».


L'opérateur Tepco prévoit ainsi un rejet étalé jusqu'au début des années 2050... et ce à raison de 500 000 litres par jour d'eau traitées selon une technique appelée ''système avancé de traitement des liquides'' (ALPS). Toutefois, il y a un écueil... et de taille... le tritium. « C’est un élément très particulier parce que c’est l’isotope radioactif de l’hydrogène. L’eau étant composée d’hydrogène et d’oxygène, le tritium est donc très difficile à séparer puisqu’il est constitutif de la molécule d’eau », détaille Jean-Christophe Gariel, directeur général adjoint à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), contacté par Le HuffPost.


Toutefois, l'opérateur se veut rassurant et insiste sur le fait que l’eau rejetée contiendra moins de 1500 Bq/L de tritium (Becquerel par litre), loin de la valeur guide de 10.000 Bq/L pour le tritium dans l’eau de boisson, préconisée par l'OMS.


Le Japon mettra à disposition de la communauté internationale des données de suivi, du personnel de l’AIEA sera sur place pour s’assurer que le projet soit conforme aux normes de sécurité et le gouvernement a promis des preuves scientifiques à la Chine qui est soupçonnée d'exploiter la situation à des fins géopolitiques.


Pas certain que cela rassure vraiment.

 

Photo : Wikipedia.org

Plus de 1,3 million de m3 d'eau rejetés jusqu'en 2050
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