Le maire de la ville de Himeji, dans la préfecture de Hyōgo, a déclaré en juillet 2024 que la ville avait décidé de revoir le prix d’entrée de Himeji-jō, site classé au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, et envisageait de fixer des tarifs différents pour les visiteurs japonais, les touristes étrangers et les résidents locaux.

Cette augmentation potentielle des tarifs est considérée par la municipalité comme un moyen de gérer le nombre croissant de visiteurs et de contribuer à l'entretien et à la préservation du site historique. En 2023, le château a accueilli près de 1.5 million de visiteurs, dont environ 450 000 touristes étrangers. Un record.
Le droit d’entrée au château est actuellement fixé à 1000 ¥ pour toute personne âgée de 18 ans et plus, et ce, quel que soit le visiteur. L’augmentation devrait se faire en 2026, la commune de Himeji prévoyant de collaborer avec les résidents, les acteurs du tourisme et les visiteurs pour recueillir leurs avis et s'assurer que tout ajustement de la structure tarifaire réponde bien aux besoins de toutes les parties concernées. Rien n’est définitif.

Selon Zoom Japon, le prix pourrait doubler, voire tripler, pour un touriste étranger.

Le site ITW indique : ‘’La discussion sur ces changements s’inscrit dans le cadre d’un effort plus vaste visant à repenser la manière dont le tourisme peut être géré de manière durable à Himeji. Les responsables sont conscients de la nécessité de soutenir l’économie locale tout en préservant le site patrimonial qui définit la ville. En introduisant une tarification différenciée, la ville vise à générer des revenus supplémentaires qui peuvent être réinvestis dans l’entretien du château et des infrastructures environnantes, garantissant ainsi que Himeji continue d’être une destination dynamique pour les générations à venir.’’.

© Wikipedia.org - CC BY-SA 2.0
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De plus, un billet premium serait à l’étude pour les visiteurs étrangers, incluant des services supplémentaires comme la consigne de bagages et des réductions dans les restaurants. Certains y verront certainement une façon de faire avaler la pilule.

Il est certain que ce qui se discute à Himeji va créer un précédent, que d’autres sites culturels et historiques au Japon, et dans le monde, seront susceptibles de suivre. Que l’on soit d’accord ou non avec cette décision, qui est à l’étude, rappelons-le, nous sommes tous d’accord sur le fait qu’au Japon, comme ailleurs, le sur-tourisme est un fléau. Les villes essayent de trouver des solutions et il est logique que cela ne plaise pas à tout le monde. Mais, soyons francs, si des mesures sont prises à Kyōto, par exemple, elles le sont, en partie, à cause du comportement des touristes (lire cet article de Nippon.com sur le sujet). Rappelons que la mise en place à Venise, à compter de l’année prochaine, d’une taxe touristique a fait récemment couler beaucoup d’encre, mais est nécessaire pour préserver le site.

D’aucuns pensent que cela va créer une hiérarchie entre les touristes avec, d’un côté, ceux qui auront les moyens de payer ces visites et, de l’autre, ceux qui devront faire autre chose.
Attendez, on parle du Japon, là, y aller et rester quelques jours peut déjà être onéreux et est franchement impossible pour beaucoup de personnes… Je ne suis pas certain que quelques milliers de yens supplémentaires soient une raison de ne pas visiter un tel chef-d'œuvre, ou un autre, bien entendu. Et, franchement, il suffit de planifier un minimum ses visites et, si on ne veut pas passer son temps à payer, privilégier les visites gratuites. Il y en a beaucoup, et dans toutes les villes. Par exemple ? Rien qu’à Tōkyō, les sanctuaires, comme le Meiji-jingu, certains temples, comme le Sensō-ji, ou encore l’observatoire du siège du gouvernement métropolitain, le parc Yoyogi… Je ne vais pas vous faire une liste, il en existe déjà sur internet.

© Oji San

Personnellement, je planifie un max. Je me laisse toujours une marge, mais je sais ce que je veux faire et calcule donc le montant de mes visites en conséquence. Au final, cela ne changera rien pour moi, mais je ne prends pas mon cas pour une généralité et je suis bien conscient que beaucoup de touristes n’iront qu’une fois au Japon. Pour en revenir à Himeji-jō, on parle de plusieurs heures de visite, donc, à vous de voir si cela vaudra le coup ou pas.

Par contre, cela permettra certainement à des lieux moins connus de tirer leur épingle du jeu. Il est possible que ceux-ci, à leur tour, soient obligés de prendre des mesures… Il faudra peut-être, à un moment, réfléchir à notre façon de voyager, à notre façon de consommer.

Le sujet est posé.
Vous avez quatre heures.

© Bernard Gagnon — Travail personnel
© Bernard Gagnon — Travail personnel

SOURCES

nippon.com/fr, nhk.or.jp, japoninfos.com, ITW

PHOTO DE COUVERTURE

© Niko Kitsakis — Travail personnel

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