Daimyō (大名), parfois francisé ''daïmio'', que l'on peut traduire par ''Grand nom'' désignait un gouverneur de domaine, appelé Han (藩), à l’époque d’Edo (1603-1868). La valeur d'un han se mesurait en Koku (石) qui correspondait à la quantité de riz mangée par une personne en un an, soit environ 150 kg. Hormis celui du Shōgun, le han le plus puissant était celui de Kaga, qui couvrait les provinces de Kaga, Etchū et Noto. Il produisait un million de koku... Faites le calcul !

Oda Nobunaga fut l'un des Daimyo les plus puissants de son époque

Oda Nobunaga fut l'un des Daimyo les plus puissants de son époque

À l'origine, daimyō, en usage dès la fin de l'époque de Heian (794-1185), n'exprime qu'une appréciation de la richesse d'un exploitant rural, dont il souligne qu'il est grand (dai) détenteur de rizières et que ces terres ont certains aspects d'une propriété privée, parce que jadis des usagers leur avaient donné leur nom (myō). Mais il ne devient un mot juridique précis qu'à la fin du XVIe siècle. Les daimyō succède ainsi aux shugo (守護) associés aux shōgun Ashikaga, aux shugo-daimyō (守護大名) de la période Muromachi et aux sengoku-daimyō (戦国大名) de l'ère des provinces en guerre (Sengoku-jidai).

Honda Tadakatsu, un Fudai Daimyō du début de l'époque d'Edo

Honda Tadakatsu, un Fudai Daimyō du début de l'époque d'Edo

Après sa victoire à Sekigahara (1600) et sa nomination au poste de shōgun en 1603, Tokugawa Ieyasu entreprend une réforme fondamentale des clans et de leurs territoires et crée trois classes: les Shinpan-daimyō (親藩大名), soit les parents des Tokugawa, les Fudai-daimyō (譜代大名), les alliés du shōgun, et les Tozama-daimyō (外様大名), vaincus mais soumis. Chaque daimyō sert le shōgun, reçoit le droit de gouverner du Bakufu (幕府), le gouvernement shogunal, et son héritier doit obligatoirement être reconnu par celui-ci. Pour finir, ce terme ne concerne plus que les seigneurs de domaines dont le revenu annuel égale ou dépasse 10 000 koku, soit environ 270 chefs de clan au début de l'ère Tokugawa. Ce nombre restera plus ou moins le même, malgré une politique shogunale stricte à leur encontre. Citons, par exemple, le sankin-kōtai (参勤交代), qui, entré en vigueur en 1635, contraignant les daimyō à une résidence alternée d’une année sur deux entre Edo, la capitale shogunale où était installée leur famille qui, disons-le, sert d'otage, et leurs fiefs. Les coûts ainsi engendrés (déplacements, frais d’entretien des deux résidences...) sont, bien entendu, à la charge des seigneurs, ce qui les appauvrit et évite d'éventuelles rebellions. Puis, à partir de 1639, ils n'ont plus la permission de construire châteaux et navires de haute mer, pour les mêmes raisons que précédemment.

Carte des territoires des Sengoku Daimyō autour de la première année de l’ère Genki

Carte des territoires des Sengoku Daimyō autour de la première année de l’ère Genki

Avec l'ère Meiji, vient de grands changements... ou pas... En 1871, les quelque 300 han existants sont transformés en préfectures (en 1888, le nombre fut réduit à 75) et les daimyō réaffectés aux postes de gouverneurs non héréditaires de celles-ci, gardant ainsi le contrôle de la politique locale. Ils sont, par ailleurs, autorisés à conserver 10 % des recettes des taxes, basées cette fois sur la production réelle de riz.

Certains clans, comme les Hosokawa (une famille de puissants daimyō descendants de Seiwa Genji), les Asō (branche cadette du clan Kanō), et les Date (dont est issu le fameux daimyō Date Masamune) subsistent encore de nos jours et certains de leurs membres, à l'instar de Asō Tarō, ancien Premier ministre, ont toujours des postes élevés au sein de la politique japonaise.

Kamei Koremi, Daimyō de la période Bakumatsu (1853-1868)

Kamei Koremi, Daimyō de la période Bakumatsu (1853-1868)

Le saviez-vous ? Les Daimyos étaient appelés, à tort, ''Rois'' par les délégations étrangères, notamment par les portugais, les jésuites... D'ailleurs, en parlant des jésuites, je ne peux que vous conseiller cet article de Cairn Info sur le siècle chrétien du Japon.

SOURCES

 Wikipedia.org , Wikiwand.com , Universalis.fr , Guimet.fr

LES IMAGES DE CET ARTICLE, SAUF MENTION CONTRAIRE, SONT ISSUES DE WIKIPEDIA.ORG

Retour à l'accueil