Depuis plusieurs mois, les réformes touchant les résidents étrangers s’enchaînent au Japon. Après la révision du système de détaxe touristique et le durcissement de certains permis de travail, c’est désormais le visa de cadre et de dirigeant d’entreprise, le keiei-kanri (経営・管理), qui est concerné. Ce changement marque une nouvelle étape dans la politique migratoire du pays, davantage axée sur la sélection rigoureuse des profils et la conformité économique.
À partir du 16 octobre 2025, les conditions d’obtention de ce visa deviennent sensiblement plus strictes. Le capital minimum requis passe de 5 millions à 30 millions de yens (environ 170 000 €), tandis que les candidats devront justifier d’au moins trois années d’expérience en gestion ou d’un diplôme de niveau master. Le texte prévoit également l’obligation d’employer au moins un salarié à plein temps et de faire valider le plan d’affaires par un expert-comptable ou un conseiller fiscal.
Autre évolution notable : la maîtrise du japonais devient un critère d’évaluation, signe d’une volonté d’intégrer la dimension culturelle et linguistique dans le processus. Certaines catégories d’activités, comme la sous-traitance ou les hébergements privés (minpaku 民泊), seront désormais exclues du dispositif.
Lors des renouvellements de visa, les autorités vérifieront également le paiement régulier des impôts et cotisations sociales, confirmant un recentrage sur la transparence et la contribution économique effective.
Cette réforme s’inscrit dans une tendance plus large : celle d’un Japon qui cherche à protéger la cohérence de son environnement économique tout en attirant des investisseurs crédibles et des entrepreneurs durablement implantés. Elle soulève néanmoins la question de l’équilibre entre contrôle administratif et ouverture à la diversité des talents étrangers, élément indispensable à la vitalité entrepreneuriale du pays.