Dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, Tōkyō est la cible de l'opération ''Meetinghouse '', un raid du XXIe Bomber Command américain. Il s'agit du plus important raid des bombardements de la capitale japonaise par les United States Army Air Forces. Avant cette opération, l'USAAF s'était concentrée sur une campagne de bombardements de précision contre les installations industrielles japonaises. Ces attaques ayant généralement échoué, la décision de recourir aux bombes incendiaires est prise...

279 B-29 Superfortress lâchent, en quelques heures, pas moins de 1700 tonnes de bombes explosives et incendiaires. Le résultat est catastrophique, avec plus de 40 kilomètres carrés, soit un tiers de la ville, détruits, 95 000 morts, selon le chercheur Yamabe Masahiko, chercheur en chef au Centre de ressources sur les raids aériens et les dommages de guerre de Tōkyō, et un million de tokyoïtes sans abri.

L'historien militaire et ancien pilote américain Kenneth P. Werrell citera cette opération comme « l'un des raids aériens les plus meurtriers de tous les temps, surpassant Dresde, Hambourg et Nagasaki, d'une échelle comparable à Hiroshima, et certainement l'un des plus destructeurs ». (source : www.liberation.fr)

Route traversant une partie de Tokyo détruite lors du raid aérien du 10 mars 1945 © Wikipedia.org
Route traversant une partie de Tokyo détruite lors du raid aérien du 10 mars 1945 © Wikipedia.org

Si les bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki sont connus du plus grand nombre, il faut savoir que ce sont plus de 60 communes qui ont ainsi été bombardées, de nombreuses villes côtières, mais également de grands centres urbains, comme Tōkyō, Ōsaka, Nagoya ou Kōbe où se déroule l'action du livre, et du film d'animation éponyme, ''Le tombeau des lucioles''. Au total, ces bombardements stratégiques auraient causés plus de 400 000 morts dans la population civile japonaise, sans compter les victimes d'Hiroshima (de 68 000 à 140 000 morts) et Nagasaki (de 35 000 à 80 000 morts). À noter que ces nombres varient selon les sources.

« Même au Japon, la plupart des gens ne sont pas conscients de l'ampleur des dégâts », explique Yamabe Masahiko à Time, en 2012, « Mais il est important que les gens s'en souviennent.  Voir les photos réelles aide les gens à comprendre que la plupart des victimes étaient des citoyens ordinaires.  La plupart n’étaient pas du tout impliqués dans l’industrie de guerre – ils étaient simplement des gens ordinaires vaquant à leurs occupations. »

Photo des ruines de la Nakamise-dōri à Asakusa après le raid © Wikipedia.org
Photo des ruines de la Nakamise-dōri à Asakusa après le raid © Wikipedia.org

Pour aller plus loin, le réalisateur Adrian Francis raconte dans son film documentaire ''Paper City'', « la détermination d’hommes et de femmes désireux de faire reconnaître non seulement la tragédie dont ils ont été les victimes, mais aussi la responsabilité de l’État japonais dont l’attitude et les ordres ont largement contribué à faire des bombardements de mars 1945 un drame aussi meurtrier que l’atomisation de Hiroshima et Nagasaki réunis. » (source : Zoom Japon).

Retrouvez son interview sur cette page.

© 2024 Feather Films Pty Ltd

Un film d'Adrian Francis. Financé avec l'aide du Melbourne International Film Festival (MIFF) Premiere Fund, Screen Australia, CAMPFIRE/Good Morning, et Documentary Australia Foundation.

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