J’ai déjà mentionné le terme de Shōgun dans différents articles sur le Japon féodal. Abréviation de Seii TaiShōgun (征夷大将軍), que l’on peut traduire par ''Grand général pacificateur des barbares'’, il est, pendant des siècles, le vrai dirigeant du Japon.

Si vous manifestez de l'intérêt pour les Kanji, 征 (sei) signifie "conquérir" ou "soumettre", 夷 (i) "barbare" ou "sauvage", 大 (dai, mais prononcé tai) "grand", 将 (shō) "commandant" et 軍 (gun) "armée". Cela se prononce [Shogoun], éviter de le prononcer [Shogueun], comme j’ai pu l’entendre sur des chaines Youtube...

Ce titre n’est décerné, à l’origine, que sur une courte période, puisque c’est l'un des noms donnés aux Généraux envoyés dans l'est du pays pour combattre les Emishi (1), et ce dès l'époque de Nara (710-794), jusqu’à la fin de l’époque de Heian (794-1185). D’autres termes sont également utilisés à l’époque, pour des postes similaires, à l’instar de Seisei Taishōgun (征西大将軍), pour le Commandant chargé de pacifier l’ouest de l’archipel. Il n'y a toutefois aucun consensus sur le premier Général à être honoré de ce titre, certaines sources mentionnant Kose no Maro (巨勢麻呂), d’autres oubliant les premiers Seii TaiShōgun et citant directement Ōtomo no Otomaro (大伴 弟麻呂) qui ne l’a pourtant été qu’en 794...

Contrairement aux idées reçues, au départ, ce titre, purement militaire, n’est aucunement héréditaire et, je me répète, mais  il s’agit d’un poste temporaire. Une fois la campagne terminée, le titre est révoqué par l’Empereur.

Minamoto no Yoritomo
Minamoto no Yoritomo

Néanmoins, dès qu’il est attribué, à la suite de la Guerre de Genpei (源平合戦), à Minamoto no Yoritomo (源頼朝) en 1192, il désigne de facto le dirigeant militaire du Japon, alors que l’Empereur perd ses pouvoirs et devient le gardien des traditions. Minamoto, devenu l’homme fort du pays, organise son gouvernement, appelé Bakufu (幕府) (2) et fonde sa capitale à Kamakura, près de ce qui deviendra plus tard Edo (puis Tōkyō au XIXe siècle), l’Empereur et sa cour restant à Heian (future Kyōto).

La noblesse d’épée, les buke (武家), prend ainsi le pas sur la noblesse de cour, les kuge (公家) et cela perdurera jusqu’à la chute du shogunat.

À noter que selon l’époque, le shogunat est organisé de manière différente. Ainsi celui des Tokugawa voit l’apparition du titre de Tairō (大老), une fonction utilisée en cas de crise qui donne à son possesseur des pouvoirs similaires à ceux du Shōgun.

En dehors de Minamoto no Yoritomo, seuls Ashikaga Takauji et Tokugawa Ieyasu, tous deux descendants (3) des princes Minamoto, reçoivent ce titre, qui désormais se transmet de père en fils de façon officielle.

Lorsque Minamoto no Yoritomo meurt des suites d’une chute de cheval en 1199, si deux de ses fils sont bien nommés Shōgun, ils sont tous deux assassinés, et, finalement, le pouvoir revient aux Shikken (執権), des régents, tous pris successivement dans le clan Hōjō, dont la femme de Minamoto, Masako, est originaire, et ce jusqu’en 1333.

Les différents Shōgun de l'époque Kamakura ne devenant, ni plus ni moins, que les pantins de ceux-ci.

Ashikaga Takauji
Ashikaga Takauji

En 1333, l’Empereur Go-Daigo (後醍醐天皇), de retour d’exil, se lance dans une tentative pour rétablir l’autorité impériale, voire d’instaurer une dictature impériale similaire à celle de l'Empereur de Chine. Un temps allié avec Ashikaga Takauji (足利尊氏), puisque celui-ci l’aide à reprendre le trône et à entamer la restauration de Kenmu (建武の新政), les deux hommes finissent par devenir ennemis, Ashikaga allant même jusqu’à s’autoproclamer Shōgun en 1335. L’inimitié entre les deux hommes conduit à la bataille de la Minato-gawa (湊川の戦い) en 1336, qui voit la victoire du clan Ashikaga et la fuite de Go-Daigo à Yoshino, où il établit La cour du Sud (南朝).

En 1338, Ashikaga Takauji est finalement intronisé Shōgun par l’Empereur Kōmyō (光明天皇) qu’il a lui-même mis sur le trône de La Cour du Nord (北朝), considérée comme illégitime. Cette période où l'archipel se retrouve avec deux Empereurs se nomme Nanboku-chō (南北朝時代) et s’étend de 1333 à 1392, lorsque l'Empereur de la Cour du Sud Go-Kameyama (後亀山天皇) signe un accord avec celui de la Cour du Nord, Go-Komatsu (後小松天皇), pour revenir à l'ancienne alternance (4). Cependant, Go-Komatsu brise cet accord, finit par régner 20 ans et désigne son propre fils comme héritier (5).

Finalement, 15 membres de la famille Ashikaga deviendront les maîtres du Japon. Néanmoins, le shogunat, basé à Heian, trop proche de l’Empereur, voit son autorité s’affaiblir au fil des années, ce qui conduira à la défiance, puis à la révolte, des Daimyō et à l’époque Sengoku (戦国時代). D’ailleurs, le dernier, Ashikaga Yoshiaki (足利 義昭), sera purement et simplement la marionnette d’Oda Nobunaga (織田 信長), qui finira par s’en ‘’débarrasser’’ en 1573.

Il est bien de rappeler, car on peut lire le contraire de temps en temps que, malgré leurs faits d’armes et leur pouvoir, ni Oda Nobunaga, ni Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉), considérés comme deux des unificateurs du Japon, n’ont accédé à ce poste. C’est un moindre mal pour le second, me-direz-vous, puisqu’il est nommé Kanpaku (6) en 1591 par l’Empereur Go-Yōzei (後陽成天皇,), et ce malgré sa basse extraction.

Le Japon sous Ieyasu Tokugawa © Wikipedia.org

Le Japon sous Ieyasu Tokugawa © Wikipedia.org

Tokugawa Ieyasu
Tokugawa Ieyasu

Lorsqu’il cherche à asseoir son pouvoir et à évincer les quatre autres régents du fils de Toyotomi, Tokugawa Ieyasu (徳川 家康) est l’homme le plus puissant du Japon, et certainement le plus riche, avec une fortune estimée à 2 400 000 koku (7), selon le site Histoiredujapon.com, alors que ses principaux adversaires, Kagekatsu Uesugi (上杉 景勝) et Mōri Terumoto (毛利 輝元 ) ne représentent chacun ''que'' 1 200 000 koku.

Finalement nommé en 1603 (il a alors 60 ans), il choisit le village de Edo (江戸), dans la province de Musashi (武蔵国) comme siège de son pouvoir. Il lui aura fallu trois ans après la bataille de Sekigahara (関ヶ原の戦い) (1600), pour assurer son pouvoir, pourtant il quitte son poste en 1605, préférant contrôler le pays via son fils Hidetada, à la manière des anciens Empereurs retirés.

Malgré la fermeture du pays, le Sakoku (鎖国), décrété en 1650 par Tokugawa Iemitsu (徳川家光), qui voit l'expulsion des missionnaires chrétiens, l’interdiction d’entrer ou de sortir du territoire, sous peine de mort, et où seuls les vaisseaux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales sont autorisés à commercer dans le comptoir de l'île artificielle de Dejima, à l'entrée du port de Nagasaki (bien que le Japon commerce également avec la Corée, le royaume des Îles Ryûkyû (future Okinawa) et les Ainu), la période Edo est considérée comme une ère de prospérité, d'une grande stabilité politique et sociale où les arts, tels l’ikebana, la cérémonie du thé, le kabuki ou la poésie s’épanouissent. Il faut dire que les Shōgun Tokugawa exercent un contrôle strict du pays, avec un pouvoir central basé à Edo et, entre autres, l’institutionnalisation du Sankin-kōtai (参勤交代) en 1637, le système de résidence alternée des Daimyō, ce qui permet de les contrôler et de les affaiblir, tout autant politiquement que financièrement, vu que ceux-ci doivent gérer celui-ci avec leurs fonds personnels.

Si la gestion financière sous l'époque Edo vous intéresse, je vous invite à lire l'article La finance du shogunat d'Édo et les idées économiques sur le site culturejaponaise.info.

Tokugawa Yoshinobu
Tokugawa Yoshinobu

Si le commodore Matthew Perry met un terme définitif à la politique du Sakoku en 1853, avec la diplomatie dite ‘’de la canonnière’’, puisqu’il s'ancre avec quatre navires de guerre en baie d’Edo, navires dénommés plus tard Kurofune (黒船), traduit littéralement par ‘’Navires noirs’’, il est établi que le Japon avait déjà mis à mal sa propre politique isolationniste à partir de 1842.

Le dernier Shōgun, Tokugawa Yoshinobu (徳川 慶喜) hérite de son poste en 1866, en plein Bakumatsu (幕末), période qui voit justement la disparition progressive du shogunat pour, finalement, donner naissance au gouvernement Meiji en 1868. À son arrivée au pouvoir, une refonte massive du gouvernement est entreprise pour lancer des réformes, ce qui, entre autres, renforceraient celui-ci. Suite à la rébellion des provinces de Satsuma et Chōshū, opposées au pouvoir shogunal, Yamanouchi Toyoshige (山内豊信), alors Daimyō de Tosa, persuade, sur les conseils de Gotō Shōjirō et Sakamoto Ryōma, Yoshinobu de remettre son mandat politique à l’Empereur Meiji. Celui-ci accepte, démissionne à la fin de 1867 et restaure le pouvoir à l’Empereur, geste qu’on appelle désormais le Taisei hōkan (大政奉還).

Ainsi, après avoir régné sans partage, ou presque, plus de 650 ans (1192-1867), la caste des guerriers rend les armes et, comble de l’ironie, certains Daimyō, tout comme les Kuge, se voient attribuer des titres basés sur la noblesse britannique, à l’instar de Tokugawa Yoshinobu qui devient prince ou les chefs des branches primaires de la famille Tokugawa qui sont nommés marquis.

LA LISTE DES SHŌGUN ET SHIKKEN (8)

 

  • Minamoto no Yoritomo (1147-1199), Shōgun de 1192 à 1199
  • Minamoto no Yoriie (1182-1204), Shōgun de 1202 à 1203
  • Minamoto no Sanetomo (1192-1219), Shōgun de 1203 à 1219
  • Kujō Yoritsune (1218-1286), Shōgun de 1226 à 1244
  • Kujō Yoritsugu (1239-1256), Shōgun de 1244 à 1252
  • Prince Munetaka (1242-1274), Shōgun de 1252 à 1266
  • Prince Koreyasu (1264-1326), Shōgun de 1266 à 1289
  • Prince Hisaaki (1276-1328), Shōgun de 1289 à 1308
  • Prince Morikuni (1301-1333), Shōgun de 1308 à 1333
     
  • Hōjō Tokimasa (1138-1215), Shikken de 1199 à 1205
  • Hōjō Yoshitoki (1163-1224), Shikken de 1205 à 1224
  • Hōjō Yasutoki (1183-1242), Shikken de 1224 à 1242
  • Hōjō Tsunetoki (1224-1246), Shikken de 1242 à 1246
  • Hōjō Tokiyori (1227-1263), Shikken de 1246 à 1256
  • Hōjō Nagatoki (1229-1264), Shikken de 1256 à 1264
  • Hōjō Masamura (1205-1273), Shikken de 1264 à 1268
  • Hōjō Tokimune (1251-1284), Shikken de 1268 à 1284
  • Hōjō Sadatoki (1271-1311), Shikken de 1284 à 1301
  • Hōjō Morotoki (1275-1311), Shikken de 1301 à 1311
  • Hōjō Munenobu (1259-1312), Shikken de 1311 à 1312
  • Hōjō Hirotoki (1279-1315), Shikken de 1312 à 1315
  • Hōjō Mototoki (?-1333), Shikken en 1315
  • Hōjō Takatoki (1303-1333), Shikken de 1316 à 1326
  • Hōjō Sadaaki (1278-1333), Shikken de 1326
  • Hōjō Moritoki (?-1333), Shikken de 1327 à 1333

 

  • Ashikaga Takauji (1305-1358), Shōgun de 1338 à 1358
  • Ashikaga Yoshiakira (1330-1368), Shōgun de 1359 à 1368
  • Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408), Shōgun de 1368 à 1394
  • Ashikaga Yoshimochi (1386-1428), Shōgun de 1395 à 1423
  • Ashikaga Yoshikazu (1407-1425), Shōgun de 1423 à 1425
  • Ashikaga Yoshinori (1394-1441), Shōgun de 1429 à 1441
  • Ashikaga Yoshikatsu (1434-1443), Shōgun de 1442 à 1443
  • Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), Shōgun de 1449 à 1473
  • Ashikaga Yoshihisa (1465-1489), Shōgun de 1474 à 1489
  • Ashikaga Yoshitane (1466-1523), Shōgun de 1490 à 1493, puis de 1508 à 1521
  • Ashikaga Yoshizumi (1480-1511), Shōgun de 1495 à 1508
  • Ashikaga Yoshiharu (1511-1550), Shōgun de 1522 à 1547
  • Ashikaga Yoshiteru (1536-1565), Shōgun de 1547 à 1565
  • Ashikaga Yoshihide (1540-1568), Shōgun en 1568
  • Ashikaga Yoshiaki (1537-1597), Shōgun de 1568 à 1573

 

  • Tokugawa Ieyasu (1543-1616), Shōgun de 1603 à 1605
  • Tokugawa Hidetada (1579-1632), Shōgun de 1605 à 1623
  • Tokugawa Iemitsu (1604-1651), Shōgun de 1623 à 1651
  • Tokugawa Ietsuna (1641-1680), Shōgun de 1651 à 1680
  • Tokugawa Tsunayoshi (1646-1709), Shōgun de 1680 à 1709
  • Tokugawa Ienobu (1662-1712), Shōgun de 1709 à 1712
  • Tokugawa Ietsugu (1709-1716), Shōgun de 1713 à 1716
  • Tokugawa Yoshimune (1684-1751), Shōgun de 1716 à 1745
  • Tokugawa Ieshige (1711-1761), Shōgun de 1745 à 1760
  • Tokugawa Ieharu (1737-1786), Shōgun de 1760 à 1786
  • Tokugawa Ienari (1773-1841), Shōgun de 1787 à 1837
  • Tokugawa Ieyoshi (1793-1853), Shōgun de 1837 à 1853
  • Tokugawa Iesada (1824-1858), Shōgun de 1853 à 1858
  • Tokugawa Iemochi (1846-1866), Shōgun de 1858 à 1866
  • Tokugawa Yoshinobu (1837-1913), Shōgun de 1866 à 1868

BIBLIOGRAPHIE
 

Shōgun – Introduction à une politique de la guerre dans le Japon des samuraï de Jean-Baptiste Chikhi-Budjeia chez Le Lys bleu
Au XIIe siècle, les bushis, les guerriers du Japon, parviennent à se hisser au sommet du pouvoir. Le partage de celui-ci entre le Shōgun, un dictateur militaire investi désormais d’un pouvoir de nature monarchique, et le Tennō, l’empereur « Fils du Ciel », redessine la politique et ses enjeux. En parcourant des évènements clés – l’installation du gouvernement du Shōgun (Bakufu), l’émergence des rōnins ou encore la grande révolte des samuraï en 1877 –, cet ouvrage nous propose une synthèse de ce que fut le Japon dominé par sa caste de guerriers et les politiques d’alors. En s’appuyant sur des sources de la littérature médiévale, sur la pensée de guerriers comme Miyamoto Musashi, à la période Edo, ou encore en analysant le regard porté par les Européens, l’auteur nous dépeint une histoire complexe, ambivalente, mais de manière accessible. Un livre d’histoire certes, mais un livre épique, où le lecteur galope derrière Tameyoshi ou s’embarque sur Hokkaïdō avec Jules Brunet.
 

Le dernier shōgun de Shiba Ryōtarō chez Picquier
Certaines vies ressemblent à des romans.
Ainsi en va-t-il de la vie de Yoshinobu, qui devint shôgun non grâce à sa naissance mais à ses talents, et qui, malgré son orgueil de guerrier, préféra la voie de la paix au tumulte des armes. Yoshinobu fut, à la fin du XIXe siècle, le dernier shôgun du Japon féodal. Shiba – auteur de nombreux romans populaires historiques – nous raconte ici les ultimes soubresauts d’un empire qui va s’effondrer, les rivalités de clans et les luttes de palais.
À travers sa carrière mouvementée dans un monde en pleine mutation, se dessine le portrait attachant d’un homme solitaire, d’un shôgun éclairé, d’un politicien visionnaire évoluant au milieu de nobles de cour décadents et de samouraïs dévorés d’ambition. Mort en 1913, le dernier shôgun a été le témoin de la naissance du Japon moderne, et vu l’ancien Edo devenir peu à peu ce Tôkyô nostalgique du début du XXe siècle, si magistralement décrit par Kawabata, Sôseki ou Kafû.
Shiba - auteur de nombreux romans populaires historiques - nous raconte ici les ultimes soubresauts d'un empire qui va s'effondrer, les rivalités de clans et les luttes de palais.
 

Tokugawa Ieyasu, shôgun suprême de Shiba Ryōtarō aux Éditions du Rocher
Ieyasu, le célèbre chef de guerre, bâtisseur de la ville d'Edo {devenue Tokyo) et premier shogun de la dynastie des Tokugawa qui dirigea le Japon de 1603 à 1867, n'avait probablement pas dès l'origine une telle ambition.
C'est le portrait de l'un des trois plus grands seigneurs de guerre de l'histoire du Japon qui est brossé dans cette saga très documentée. Un grand roman épique où les valeurs chevaleresques et le code d'honneur des samouraïs croisent les intrigues politiques et les conspirations les plus perfides dans une lutte effrénée pour le pouvoir.

NOTES

(1) Terme utilisé par les Japonais de la période Nara et du début de la période Heian pour désigner les populations indigènes du Tōhoku qui refusaient de se plier à l'autorité de l'Empereur, dont les Ainu.

(2) Bakufu (幕府) est souvent traduit par ‘’Gouvernement de (ou sous) la tente’’.

(3) Il n’existe aucune source fiable sur la possible filiation de la famille Tokugawa avec celle du premier Shōgun. L’une des hypothèses serait que Tokugawa Ieyasu ait inventé ce lien de parenté pour asseoir son autorité et faciliter sa nomination. En ce qui concerne les Ashikaga, ils descendraient effectivement de l’Empereur Seiwa (清和天皇), grand-père de Minamoto no Tsunemoto (源経基), le fondateur du Seiwa-Genji.

(4) À la fin de l'époque de Kamakura, deux branches impériales, Daikaku-ji, une lignée descendant de l'Empereur Kameyama (亀山天皇), et Jimyōin-tō, lignée descendant d'un frère aîné de Kameyama, se disputent le trône. Fort de son pouvoir, le shogunat de Kamakura intervient dans les choix de succession, imposant une certaine forme d'alternance entre les deux lignées. Durant le règne de l'Empereur Hanazono (花園天皇), de la lignée du Jimyōin-tō, la dispute de succession se règle avec un accord entre les deux parties et le Bakufu, pour une alternance tous les 10 ans. En vertu de cet accord, Hanazono abdique en 1318 en faveur de son cousin Go-Daigo, de la lignée Daikaku-ji. Toutefois, ce dernier refuse de rendre le trône au bout de dix ans et initie la Restauration de Kemmu (建武の新政).

(5) En 1911, le gouvernement japonais déclare les prétendants du Sud comme étant les Empereurs légitimes, car ayant possédé les trois Trésors sacrés.

(6) Kanpaku (関白) désigne le régent d'un empereur majeur (qui a plus de 13 ans). Ce titre de noblesse est l'un des plus élevés du Japon féodal et se perpétue durant près de mille ans, de sa création en 884 à sa suppression en 1872, à la Restauration Meiji. Hideyoshi prend ensuite le titre honorifique de Taikō, lorsqu’il fait nommer son fils Toyotomi Hidetsugu (豊臣 秀次) Kanpaku à sa place en 1592, tout en exerçant la tutelle de celui-ci.

(7) Le koku (石) est une unité de mesure traditionnelle de volume qui représente la quantité de riz mangée par une personne en un an. Un koku de riz pèse environ 150 kg, pour 278,3 litres. Le kokudaka (石高) équivaut au revenu de chaque fief en koku, ceci fixant ni plus ni moins l'ordre protocolaire à la cour shōgunale de l’époque Edo.

(8) J’ai volontairement omis les Seii TaiShōgun qui, comme dit plus haut, ne font pas l’objet d’un consensus.

SOURCES

japanesewiki.com, wikipedia.org, Persée, nippon.com, histoiredujapon.com, herodote.net

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