Ōsaka 2025 : entre réussite et prudence

L’Exposition universelle d’Ōsaka (大阪万博), organisée du 13 avril au 13 octobre 2025 sur l’île artificielle de Yumeshima, referme ses portes sur un bilan solide, sans être triomphal.

Selon les données publiées par Nippon.com, l’événement a attiré 25 578 986 visiteurs en 184 jours. Le chiffre impressionne, mais reste légèrement en dessous des 28 millions attendus. Le dernier jour, plus de 200 000 personnes se pressent encore dans les allées, preuve d’un regain d’intérêt dans les dernières semaines.

Au départ, la fréquentation quotidienne restait modeste, souvent sous la barre des 100 000 entrées. Ce n’est qu’à partir de septembre que la courbe s’inverse, portée par les retours positifs sur les réseaux sociaux et une meilleure visibilité médiatique. Dès lors, l’Expo dépasse régulièrement les 200 000 visiteurs par jour, confirmant une dynamique plus tardive que prévue.

Sur le plan financier, le bilan apparaît plus équilibré. Les organisateurs annoncent un excédent compris entre 23 et 28 milliards de yen, conforme aux estimations initiales. Ce résultat vient atténuer les inquiétudes suscitées par les retards de construction et la flambée des coûts — le budget global ayant presque doublé par rapport aux prévisions de départ.

L’Expo d’Osaka 2025 n’atteint pas l’ampleur historique de celle de 1970, qui avait rassemblé plus de 64 millions de visiteurs, mais elle dépasse déjà l’édition d’Aichi en 2005 et confirme la place du Japon dans le paysage des grands événements internationaux. Le thème, "Designing Future Society for Our Lives", a permis de mêler innovation, durabilité et réflexion sur le rapport entre l’humain et la nature — un fil rouge perceptible dans les pavillons les plus remarqués, notamment celui du Japon.

Comme souvent au Japon, dès la fermeture, les travaux de démantèlement ont débuté sur le site de Yumeshima. Une partie des structures en bois, dont le célèbre Grand Ring, doit être réutilisée pour des projets de reconstruction dans des régions sinistrées, notamment dans la péninsule de Noto. Au-delà des chiffres, c’est cette volonté de réemploi et de continuité qui donne à l’Expo d’Osaka sa véritable portée : celle d’un Japon conscient de ses limites, mais toujours tourné vers un avenir à réinventer.

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